Vous me faites plaisir les amis et c'est vrai que depuis 1 an, je n'ai pas pris le temps de mettre par écrit mes émotions cynégétiques. Alors, à la demande générale, voici mon premier récit de 2011.
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Entre Noël et le 1er janvier, règne en Creuse un doux parfum de liberté. Le temps suspend son vol et laisse la place à celui des oiseaux. Quelle meilleure occasion pour profiter d'une semaine de vacances bien méritées.
Depuis le début du mois déjà, il me tarde d'arpenter mes paysages et je souffle tous les matins, dans les oreilles pendantes de Cali, un léger "Bientôt, on y va!"
Vendredi 24 décembre nous gratifie d'une honorable couche de neige qui ne laisse aucun doute sur l'impossibilité de sortir! Diantre! Un noël blanc est pourtant si agréable.
Qu'à cela ne tienne...après la neige, le redoux! Ma campagne ne retrouve ses allures qu'à partir du mardi soir aussi, dès mercredi, nous irons au bois.
Les rives de la Gartempe sont abruptes et recouvertes d'une forêt de grands chênes et de houx épais. Le biotope est idéal. Cali broussaille de la pointe des pattes et moi, je tire une langue pâteuse dans ses pentes en me demandant s’il était bien nécessaire de reprendre 3 fois de la bûche au chocolat.
Cali me sort vite de ma torpeur lorsqu’il plante un arrêt majestueux sous un houx. Je me place correctement avec un angle de tir idéal…j’avance et fait décoller l’oiseau qui s’élance avec un son rauque….Qu’est ce que ce coq pouvait bien faire ici ??? Je tire en l’air pour récompenser Cali.
Quelques centaines de mètres plus loin, la situation se reproduit sur une poule faisane…
Juste avant midi, après avoir parcouru 8 km dans les pentes, après avoir enjambé 15 ruisseaux, après avoir escaladé des dizaines de barbelés, la voiture est en vue quand soudain !, une bécasse me part à froid dans les pattes. J’imagine où se trouve sa remise. J’avance à pas feutrés. Cali aussi. Je le vois lever le nez et se diriger avec autorité dans la direction de cette mare perdue au fond du bois. Je sais qu’elle est là !
A quelques mètres de cet arbre couché, Cali se fige. Je sais que ce n’est pas un faisan et je sais aussi que je vais tirer si elle s’envole dans de bonnes conditions. J’approche aux côtés de Cali, je le dépasse et la bécasse s’envole. Elle se dirige dans ma direction si bien que je n’ai pas le temps de lever le fusil. Elle me passe à 2m puis s’élève à travers les chênes. Je n’ai qu’une occasion pour décocher un tir…et je fis mouche !
Cali s’élance et me rapporte, non sans fanfaronner, l’oiseau tant convoité !
L’après-midi, rejoint par 2 amis, nous continuons notre prospection dans les marécages qui ponctuent le paysage creusois. Ces ruisseaux qui serpentent au milieu des bois sont de véritables trésors visuels et cynégétiques…A chacun de savoir y chasser de manière responsable.
Nous levons donc 3 bécasses différentes pour environ 6 envolées. Cali ne fut pas extraordinaire sur ces actions mais nous permis d’être en position de tir à plusieurs reprises. Nous ne tirons qu'une fois et félicitons notre collègue pour sa toute première bécasse.
Le soleil se couche sur nos carnets de prélèvement à peine remplis et je contemple l’oiseau dans ma poche. Je n’arrive pas à m’ôter cette question de la tête : Ai-je vraiment besoin de tirer ?