Ci dessous un extrait d'un article paru dans Mission Migration
l'article complet est là
http://www.migraction.net/index.php?m_id=1517&bs=153Etat des populations et tendance d’évolution des effectifs
La Caille des blés a un statut de conservation défavorable au niveau européen puisqu’un fort déclin de l’ordre de 20 à 50 % a été constaté en Europe depuis les années 1970 (BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004). Les effectifs des populations de l’Eurasie sont estimés entre 700 000 et 2 300 000 couples. Ce déclin peut s’expliquer par l’intensification de l’agriculture en Europe et par la dégradation des conditions d’hivernage au Sahel (GUYOMARC’H, 1992).
Il existe une forte variabilité inter-annuelle des effectifs (AEBISCHER & POTTS, 1994), bien documentée sur cette espèce et mis en évidence en France par le réseau national « Oiseaux de passage » (ONCFS-FNC). La population française est ainsi estimée à 50 000 couples les mauvaises années et 200 000 les bonnes années. Les effectifs de la population long-migrants pourraient s'effondrer, cette situation pouvant être masquée par une relative stabilité des populations court-mirgants (Rocamora, G. & Yeatman-Berthelot, D., op. cit.).
L’existence d’oiseaux à profil migrateur moindre, les moyen-migrants, a été prouvée en Afrique du Nord dans les périmètres irrigués (MAGHNOUJ, 1995).
Menaces potentielles
Certains changements agricoles ont eu un effet positif : l’extension des terres cultivées a agrandi l’aire de répartition des Cailles des blés en Europe. Cependant, la mécanisation et l'intensification de l’agriculture, l’emploi des herbicides et insecticides, la régression des terrains en jachères et en friche, le remplacement des cultures favorables (céréales) par les oléo-protéagineux ne convenant pas à l'espèce, l’extension des prairies artificielles à pousse rapide ont contribué à la chute des populations. Les incidences se font ressentir essentiellement au moment de la reproduction soit par une perte d'habitat (les zones herbeuses ont régressé de 25% en France depuis les années 1970 - Rocamora & Yeatman-Berthelot, op. cit.), soit par diminution de nourriture (adventices, insectes), soit par destruction des femelles au nid et des couvées.
La fenaison et les travaux agricoles, lorsqu’ils sont trop précoces et réalisées de manière répétitive (ensilage), interviennent en pleine saison de reproduction des premières vagues migratoires qui arrivent en France fin avril, début mai (MUR, 1994), et occasionnent la destruction de nombreuses pontes et nichées.
Les lâchers de Caille japonaise dans la nature, en particulier pour le dressage des chiens de chasse ou comme oiseaux de tir, sont désormais interdits. Cependant, des hybrides fertiles issus de ces deux espèces ont été observés en nature, pouvant entraîner une grave pollution génétique, constituant une menace réelle pour cette espèce.
La dernière enquête sur les prélèvements (ONC-UNFDC, 1999) estimait à 341 130 (+/- 5,2%) le nombre d’oiseaux prélevés.
À noter aussi que les modifications des quartiers d'hivernage sahéliens avec une baisse de pluviométrie entraînant une aridification des savannes et un recul des cultures favorables à l'espèce peuvent aussi avoir un impact sur les populations européennes (Rocamora, G. & Yeatman-Berthelot, D., op. cit.).
Team des Kilouptout sans poêmes.