Ce matin lors de mon réveil, j'en profite pour faire sortir les chiennes et prendre la température et le temps pour la journée sur la terrasse... Ca pique un peu et c'est tout étoilé!!!
Je dépose ma fille à son arrêt de bus et je prend la route pour les monts Toulonnais, au compteur je viens de perdre 2 degrés depuis mon départ de la maison, j'ai 5° au compteur. J'arrive au parking de la maison forestière, je me gare et je n'ai plus que 2°. Les premières gelées de la saison sont là, le champs est recouvert d'une belle couche de givre.
On s'équipe et je me dis qu'on va aller faire un petit tour dans tout ce travers du GC, histoire de voir si quelques oiseaux sont rentrés dans la nuit et essayer de retrouver notre copine de la dernière fois. D'emblée, ça part fort, N rentre direct dans une remise, ralentissement de la cloche puis plus rien et arrêt, bip. Je monte dans ce travers de chênes qui est pas trop sale, je la retrouve, je suis derrière à 15 m, elle casse, coule, arrêt, coule...je comprends que j'ai déjà affaire à une sorcière qui est certainement partie lors de mon ascension et qui m'a entendu casser des branches...
Je suis toujours N elle me la retrouve 50 m plus loin, même topo, nous la perdrons...
Je décide de redescendre pour contourner largement cette tête et ancienne coupe de bois pour retrouver la DFCI. Nous continuons notre ascension et ce matin, nous chasserons au feeling des chiennes car N est déjà sur cette tête, je n'entends déjà plus la cloche, à la recherche de cette première bécasse...J'oublis le parcours que j'avais dans mon esprit!!!
D'un coup, j'entends au loin à peine le bip, N est de nouveau à l'arrêt. Je redescend sur ce GR dans ce vallon pour me retrouver dans cette repousse épaisse d'une très vieille coupe de bois, je cours car le son est de plus en plus proche et R qui me double pour aller au patron de sa cadette...Ma jeune est à l'arrêt à 40m, dans cet épais et je ne sais pas où attaquer pour espérer la rejoindre... J'arrive à prendre une caraille de cochons et je monte prudemment, R coule sur ma droite à 15m... Je suis bloqué et ne peux avancer plus et je suis légèrement en surplomb dans ce petit coup de clair...quand je n'entends plus la cloche de R et son bip du dogtra retentit. Claquement d'aile à ma droite, je tourne ma tête et la bécasse décolle en chandelle au pied de cette tousque de chênes verts , bloqueé par R.. J'arrive à faire un doublé rapide dans mon swing car la garce est passé derrière ce prunier sans que la vois continuer... je m'aperçois que des plumes sont en train de tomber essentiellement du poitrail et des ailes, elle est touchée.
Je rappelle les chiennes car ma jeune est sur les places chaudes pour la retrouver dans ce sale. Je rentre tant bien que mal comme" un pouar" pour me frayer un passage et on cherche, cherche... et on ne la trouve pas. Je deviens fou je commence à m'énerver je reviens trois fois sur les lieux du tir pour bien évaluer l'endroit à peu près de la tombée... les chiennes ne trouvent rien. Je remonte, et d'un coup à force de regarder par terre dans ces feuilles je vois une plume, plus deux, plus trois...de queue, d'ailes, des flancs...cet oiseau est certainement tombé là, blessé et je mets N et R sur la voie et rien!!! Je peste contre moi-même, je décide de contourner j'arrive à voir un petit coup de clair sous cet épais quand tout à coup je trouve la bécasse immobile comme dans une remise qui ne cherche même pas à piéter...je rappelle les chiennes en leur montrant l'oiseau, à 1 m voire moins elles ne la sentiront jamais, la bécasse retenant certainement son odeur par ma présence à proximité, je m'en saisirai afin d'abréger ses souffrances.Je constaterai que je lui ai broyé l'aile au niveau de son épaule droite.
On reprend ses esprits car cela aura duré 15 min cette recherche. Nous continuerons notre lancée de cette belle matinée sur un parcours complètement aléatoire pour cette fois, essentiellement au feeling des filles et qui auront raison.
En comptant ce premier oiseau, j'en toucherai 8 autres différentes au cours de l'exploration de mon secteur essentiellement des sorcières qui ne se laissent plus approcher ni verrouiller. Je me fierai à l'instinct de mes chiennes à leur contact, la chance aura été du côté des bécasses sans que je les vois, aperçoive ou entende pour la plupart d'elles, dans des endroits pourris, improbables ou il faut avoir le coeur accroché pour tenter de servir nos setters.
J'aurai fais une sortie de 04h45 pour 16 kms avec un D+ de 550m dans ces bois provençaux, mord, mais ravie du travail de mes filles!!!
@+ de vous lire et bravo pour les vidéos des forumers qui se reconnaîtront...