Ça ne m'était jamais arrivé !
Fin août, je décide -d'un commun accord avec Jim- d'aller explorer le saliga du village, en amont du pont. N'ayant pas pris le permis l'année passée, je n'y ai pas chassé cet hiver et les pêcheurs qui étaient rares cette année n'y ont pas tracé beaucoup de coulées. En fait, avec les eaux basses et les waders, il n'y a plus grand monde sur les rives !
Nous voilà garés à l'entrée du chemin qui entre dans le saliga... mais il est tellement envahi par la végétation que Jim fait demi-tour ! Je dois me montrer très convaincant pour qu'il me suive. Si le poil ras ne retient pas trop les fleurs de bardane, il ne protège pas des ronces et Jim n'est pas très broussard !
Une fois franchie la lisière encombrée de renouée, balsamines, angélique mais aussi de ronces, rosiers, aubébines et autres joyeusetés, on se retrouve presque "au clair". Jim prend du terrain et moi je tourne en rond à la recherche de quelque fleur intéressante... C'est dans ce saliga qu'Amka avait fait ses premières sorties avec Jaraï, il y a quelques quinze ans. Chaque hiver il m'y trouvait quelques oiseaux dont pas mal volent encore, ratés ou pas tirés... Nostalgie...
Bon, il va être temps de rentrer... "Jim ! Tu viens !"... On fait donc demi-tour en direction de la lisière pour retrouver notre coulée dans la brousse de lisière... Voyons, c'est à droite ou à gauche ? Pas à droite... pas à gauche non plus ! M...ince alors ! On est paumés dans un saliga où je connaissais toutes les touffes de fougère !
Plus loin ? Jim passe comme un bolide et tourne vers la bordure. Ça y est, il a trouvé ! J'essaie de suivre et j'entrevois mon guide bloqué devant un entrelacis de branches et de ronces... Raté! On retourne dans le clair du saliga mais là, je ne sais plus trop où est le nord et on finit par se retrouver... au bord du gave, complètement à l'opposé ! A ma décharge quand même, le gave, lors des dernières crues, a bien mordu dans le saliga. Jim s'en fout, il va se baigner mais moi je commence à ne plus trop apprécier la balade ! Et puis, j'avoue, je suis vexé !!
(En fait, si, ça m'était déjà arrivé, mais dans mes débuts ici, il y a une quarantaine d'années, et en rentrant d'un coup du soir à la mouche, à l'époque où on décrochait la dernière truite avec la lampe de poche entre les dents )