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Alerte à la rage: chasse sans chiens en Dordogne, Gironde et Lot-et-Garonne
BORDEAUX (AFP), le 09-09-2004
Les chasseurs de Gironde, Dordogne et Lot-et-Garonne, trois départements soumis à l'alerte à la rage, seront autorisés à chasser mais sans leurs chiens dimanche, jour de l'ouverture de la chasse au petit gibier.
"C'est une mesure sanitaire prise pour protéger les chiens et éviter qu'ils ne soient vecteurs" de la maladie, a indiqué à l'AFP Jean-Marc Michel, directeur de la Nature et des Paysages au ministère de l'Ecologie, en précisant que la mesure serait appliquée par arrêté préfectoral.
"Nous sommes dans un principe de précaution maximum: un nouveau cas de rage qui se déclarerait sur le territoire national sans venir d'un pays étranger pourrait avoir des conséquences sur le statut sanitaire de la France", a pour sa part souligné Eric Fouquet, le directeur des services vétérinaires de la Gironde, au cours d'une conférence de presse à Bordeaux.
De plus, un changement de statut aurait un impact "au niveau des échanges commerciaux, en particulier les exportations de certains animaux vivants et de certaines denrées alimentaires", a-t-il dit.
L'arrêté préfectoral sur la chasse sans chien, qui s'appliquera jusqu'au 9 octobre, a soulevé le mécontentement des chasseurs, dans les trois départements qui comptent environ 99.000 permis de chasse et où les dates d'ouverture sont toujours des rendez-vous extrêmement attendus.
"On ne comprend pas pourquoi les chasseurs qui ont payé leur cotisation et disposent d'un animal en règle sont injustement privés de leur droit" de battre la campagne avec leur fidèle compagnon, s'indigne Serge Canada, le président de la fédération de Dordogne.
"Nous refusons de chasser sans chien", renchérit Bernard Faget, le directeur de la Fédération des chasseurs de Lot-et-Garonne. "En termes d'éthique, a-t-il dit, chasser sans son chien ne veut rien dire".
Moins hostile, le président de la Fédération nationale des chasseurs, Charles-Henri de Ponchalon, a pour sa part souligné qu'un chasseur pouvait chasser sans chien et que de plus en plus de "chasseurs urbains n'ont pas la possibilité d'avoir" cet animal.
Pour accélérer le processus de vaccination contre la rage, la Fédération nationale a pris contact mercredi avec l'armée pour demander si les vétérinaires de l'armée pouvaient apporter leur soutien aux vétérinaires locaux.
Ces derniers jours, nombreux sont les chasseurs qui avaient pris rendez-vous dans l'espoir de pouvoir chasser le plus vite possible avec leur chien et les cabinets de vétérinaires de la région sont submergés de demandes.
"Nous vaccinons jusqu'à 70 à 100 chiens par jour", explique-t-on dans un cabinet de vétérinaires de Périgueux, où la moindre vaccination demande désormais deux à trois semaines d'attente.
Dans l'agglomération bordelaise, les vétérinaires vaccinent cinq fois plus qu'en période normale. "Nous sommes assaillis d'appels toute la journée", confirme une assistante vétérinaire de Libourne (Gironde). "Les gens sont très inquiets et même parfois affolés", souligne Philippe Brun, vétérinaire à Bordeaux.
Jeudi, les autorités recherchaient toujours activement six personnes et trois chiens susceptibles d'avoir été contaminés par l'animal malade qui a été promené dans toute la région après avoir été importé illégalement du Maroc début août.
Les autorités sont d'autant plus inquiètes qu'un des animaux recherchés, une chienne blanche de type labrador, a été mordue et serait donc porteuse du virus avec le risque de le transmettre à son tour.