Ce matin du 11 juin, le véhicule du Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur (CEN Paca) est remué par le sol caillouteux. Au volant, Camilla Crifò, coordinatrice du projet Life SOS Criquet de Crau, rappelle l’objectif de l’opération : « Nous allons chercher les criquets en marchant côte à côte tous les trois dans un périmètre de 10 ha. » Le terrain militaire abrite un coussoul — nom donné à l’habitat semi-aride de la Crau, recouvert à 70 % de galets — qui accueille une des trois dernières populations de criquets.
Ce dodu orthoptère de 4 cm est endémique de la localité éponyme. « Dès qu’un individu est détecté, on vérifie s’il est marqué. Si ce n’est pas le cas, on note son sexe et diverses informations puis on inscrit un numéro au feutre sur son dos », précise la chercheuse en poste ici depuis quelques mois.
3 criquets en 3 heures !!! qui paye
Les foulées s’enchaînent et la rareté de l’animal se confirme encore. Heureusement, le paysage ravit les sens du naturaliste : flore originale, vue somptueuse sur la chaîne des Alpilles, vols de gangas catas et d’outardes canepetières — oiseaux emblématiques des lieux —, chenilles de sphinx de l’euphorbe…
L’autre levier est l’élevage. Ce pari est expérimenté et optimisé depuis 2015, notamment au parc animalier voisin de la Barben, vers Salon-de-Provence, à l’insectarium de la Citadelle de Besançon (Doubs) et au domicile de Cathy Gibault, vétérinaire coordinatrice de l’élevage de l’espèce.L’année 2024 inaugure ce projet de réintroduction qui sera évalué en 2027. Courant juin, 60 insectes adultes vont rejoindre le site choisi au centre de la plaine : 50 spécimens sauvages prélevés ailleurs et 10 nés en captivité en 2023. À cela s’ajoute l’introduction de 30 oothèques — coques contenant des œufs — d’origine captive. Ces pontes sont placées en milieu naturel, dans des exclos protégés du pâturage et des prédateurs.
Le faucon crécerellette est aussi pointé du doigt. Ironie du sort, le rapace a bénéficié lui aussi d’un programme de translocation en Crau il y a quelques décennies. Et comme il se porte bien, les conservateurs ont collégialement décidé de démanteler les nichoirs du faucon à proximité des sites à criquets… Ou quand la gestion des espaces naturels ressemble à un exercice d’équilibriste…
non mais, tout de même il est des bons jobs.....chasser les sauterelles et organiser le démantèlement des nichoirs des faucons.......ça me dépasse !!!!!! AU FAIT, QUI PAYE ??
Source "revue salamandre"
modifié par moi : taille du texte et le " 3 criquets en 3h00"( pas de modif du texte mais juste souligné/gras)