
Au retour, en lisière d'un taillis de petits hêtres, il m'a planté un arrêt "comme dans les livres", la patte gauche en l'air, sur un merle sans doute. (Je n'ai pas eu le réflexe de prendre une photo, celle-ci n'est là que pour imager le texte


L'arrêt a duré une petite minute puis l'oiseau a dû s'envoler. J'ai rappelé Am'ka qui, ayant eu sa ration de galopade, est revenu sagement.
Il faisait beau, la vue, de cet endroit, est magnifique : la mousse tentante et la bouteille d'eau dans le sac m'ont incité à m'asseoir un moment. Am'ka, décidément super sage, s'est couché à mes pieds... et je lui ai raconté...
"Je ne sais pas si tu te rappelles, Am'ka, c'est ici que tu as fait ta première sortie en montagne. Ce jour-là, tu as manqué l'arrêt sur ta première bécasse, que Jaja avait bloquée alors que, jeune fou, tu courais après les merles. On t'a attendu un moment, mais l'oiseau a fini par s'envoler. Je ne l'ai pas tirée, pensant qu'on allait la retrouver et que tu aurais une seconde chance, mais elle avait dû descendre assez bas..."
Je passe souvent à cet endroit, que ce soit avec le fusil ou avec le bâton ou le sac, mais à chaque fois, je revois ma vieille Jaja à l'arrêt et il me semble entendre tinter le sonnaillon du gamin qui brousse dans les petits hêtres...