Le Forum des passionnés de Setter Anglais

 
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Projet Archivages, récits, Preux. Sans queue ni tête.

12 mai 2021 15:10

Bonjour à tous,
Après avoir écrit un petit bouquin (auto édité) sur le surf et le travail du bois, je me suis lancé il y a 4/5 mois dans la réalisation d'un bouquin sur la pêche de la truite, la chasse de la bécasse et du Setter.
Malgré ma piètre expérience, je n'ai aucunement la prétention d'expliquer ou de vanter mes exploits ou connaissance dans ces domaines.
Je souhaites simplement recueillir des anecdotes, des photos d'amitiés, de sortie de chien. Des croquis et des montages de mouches... , de belles illustrations,...
Simplement faire un petit bouquin riches en joyeux souvenirs, un petits bouquin que l'on peut feuilleter quand l'envie nous prends !
J'ai fais la magnifique découverte du non moins célèbre Monsieur Preux dans ce forum (je ferai un condensé de ses anecdotes trouvés sur différents forum à la fin de ce post).
Donc dans un premier temps je souhaiterai savoir si cela est possible, de retranscrire ces belles histoires de ce cher Monsieur, de citer le forum et tutti cuanti.
Sachez que ce bouquin ne sera pas commercialisé, il n'a aucun but lucratif. Un livre me revient en moyenne a 25 euros pièce pour le faire éditer à l'unité via la super plateforme Blurb.
Je compte en faire imprimer une petite dizaine pour les copains, la famille et les intéressés.
Pour ceux qui serai intéressé pour m'aider à faire un beau contenu, je suis a la recherche d'anecdotes et photos, de bilan. Pourquoi pas d'interview !
Au plaisir de vous lire les amis,


Voici les belles HISTOIRES de Preux:
Cette histoire de canards et d’aspersion de plombs (Vivre dangereusement part 2) me rappelle une autre anecdote amusante…

Je sais, il m’est arrivé beaucoup d’histoires drolatiques…
Je pense que des dieux farceurs se sont penchés sur mon berceau et m’ont insufflé la faculté de toujours voir un côté désopilant aux pires situations….
En ce cas je les en remercie…

Cette histoire se passe au temps béni où, en vaillant défenseur de la Patrie, j’effectuais mon service militaire…
L’humour n’en était pas absent car les mystères de la conscription m’avaient affecté dans un régiment des Troupes de Marines, nouveau nom politiquement correct de l’ex Coloniale, basé naturellement ………………………………….à Melun.

Etant quasi perpétuellement de permanence, j’avais sympathisé avec un lieutenant qui partageait ce triste privilège de passer toutes ses nuits à la caserne.
Cette amitié s’était scellée au cours de nombreuses soirées rock n’ roll au mess, où nous chantions , faux mais fort, de vieux tubes en s’accompagnant à la guitare devant une bouteille de cognac…

Ce lieutenant avait, entre autres, l’avantage d’être propriétaire d’un bien de famille constitué d’un étang en pleine Sologne à Saint Viâtre.
Qui dit étang, dit canards.
Qui dit canards, dit chasse aux canards.

Dans un grand élan de générosité, où le cognac n’était pas forcément absent, il a invité tous les habitués du mess à faire l’ouverture du gibier d’eau sur son étang…
Il y avait là quelques chasseurs confirmés, et d’autres qui balbutiaient le maniement d’un fusil….
Un comble pour des militaires.
Ce fut, bien sûr, l’un d’entre eux qui fut le héros de cette historiette.

A cette époque, la chasse des halbrans ouvrait au 14 juillet , ce qui fait que la chasse se déroulait ainsi:
On mettait ce qu’on avait de plus vilain comme culotte.
On empruntait au restaurateur, chez qui on déjeunait, une sorte de bleu d’Auvergne, un grand pendard de chien plutôt du style hors bord que chien d’arrêt, mais excellent retriever, pour battre les roselières.
Et on se mettait à l’eau, tiède à cette période, pour suivre plus ou moins le chien et tirer les halbrans qui se levaient péniblement pour un vol court avant de replonger dans les roseaux.

Rassemblement des chasseurs pour les consignes :
« Attention !!!
Ne tirer qu’au vol !
On a pied partout, sauf…. »

Trop tard !
J’ai fais deux pas et je disparaît dans l’eau jusqu’aux oreilles…

« ….oui, là, seulement à côté de la bonde, c’est profond »

Ca commençait bien…..

On commence des tours d’étang, toujours à la remorque de notre « hors bord » avec des résultats variables, mais il y a beaucoup de canards, et nous nous trouvons rapidement à la tête d'un petit tableau…

Brusquement éclatent deux coups de feu, tandis qu’une volée de plombs ricoche autour de nous…

« Faites attention !!!
On vous l’a dit !!!
Tirez au vol !!! »

« Si, si, je vous assure, il volait ! »
En nous montrant, milieu de l’étang, la silhouette immobile d’un canard…

Nous sommes allés le ramasser…

C’était un appelant en plastique…


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Re: Projet Archivages, récits, Preux. Sans queue ni tête.

12 mai 2021 15:11

L’histoire de « grosse Chasse « de Jaraillet me rappelle une anecdote…

A cette époque, j’étais jeune étudiant, dont la passion de la chasse ne pouvait pas beaucoup s’exprimer.
Pur citadin, sans aucune relation avec des gens de la campagne, et dont le modeste salaire d’externe ne permettait pas d’envisager le débours d’une action de chasse, j’en était réduit à espérer une invitation de mon oncle qui avait une participation dans une chasse d’affaires en Sologne, à Nouans le Fuzelier…

Enfin vint le jour de cette invitation…

Le lieu de rendez vous était un petit château entouré de douves où se prélassaient quelques canards et coassaient un régiment de grenouilles…
Après être passé devant des volières où s’ébattaient plusieurs centaines de faisans, j’ai traversé un petit pont au dessus des douves et j’ai garé ma modeste Simca 1000 au milieu de luxueuses berlines, sur un terre plain sablonneux…
Je faisais un peu crasseux et déplacé au milieu de ces chasseurs en veste de tweed avec cravate, chapeau de feutre et bottines. Il y avait même une diane en jupe longue avec un petit chapeau coquin, vert avec une plume…
Mon arme faisait aussi piètre figure devant celles de ces grands personnages qui exhibaient de jolis juxtaposés à platine sortis d’étuis en cuir du plus bel effet.

Je suis donc pris en main par mon oncle qui me présente à d’immenses sommités, des banquiers, des avocats, même des hommes politiques , dont je me suis empressé d’oublier le nom….

La maître des cérémonies rassemble son groupe de chasseurs et commence à récite les litanies des consignes de chasse et de tir…
« On ne tire que les faisans.
Après le coup de corne on ne tire que derrière…etc…etc
Je voudrais vous demander de faire attention dans les premiers carrés que nous allons battre.
J’ai un couple de paons en liberté , donc identifiez avant de tirer »

« Oui, oui, on sait tout ça.
Pas la peine de nous le rappeler à chaque fois »

On embarque sur une remorque tirée par un tracteur et les tireurs sont déposés les uns après les autres le long de la lisière du bois, sur une allée gazonnée.
Coup de trompe.
On entend les rabatteurs commencer leur tintamare à coup de piboles et de crecelles et les premiers faisans passent, salués par de nombreux coups de fusil.
Je tiens ma partie tant bien que mal jusqu’à la fin de la battue.
C’est alors le ballet des rétrievers dirigé par les tireurs « J’ai tué un coq qui est tombé par là !! »

Il y avait un tireur qui restait modestement dans son coin, l’air penaud…

Quand le maître de chasse est arrivé, il s’est expliqué
« Vous comprenez….
J’avais le soleil dans les yeux …
On annonçait « faisan » !
Et dans l’excitation du tir….. »

En fait, il avait abattu le paon……

Après de nouvelles recommandations, accompagnées d’un coup d’œil courroucé au fautif, nous remontons dans la remorque pour être placés pour la battue suivante…

Même scénario que précédemment, sauf qu’à la fin de la battue , le coupable avait l’air encore plus penaud…

Il avait tiré la paonne…..

On ne l’a jamais revu.
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Re: Projet Archivages, récits, Preux. Sans queue ni tête.

12 mai 2021 15:12

Méréville, c’était à l’époque un petit village de la Beauce, où les seuls lieux de distraction étaient deux bistrots concurrents.
Nous avions fait de l’un d’eux notre quartier général après pêche, car nous étions un petit groupe de pêcheurs à la mouche sur la Juine, rivière qui traversait le village.
Depuis, tout s’est construit, et le caractère rural a complètement disparu…

Qui dit bistrot, dit piliers de bar, des habitués qui campaient sur le zinc aux heures des sacro saints apéritifs biquotidiens en refaisant le monde et en commentant les évènements politiques :
« Si j’étais le gouvernement…. »

Et, ce jour là, ils dissertaient sur un entrefilet du journal local qui parlait de la recrudescence des dégâts dus aux sangliers….
Il faut préciser qu’en ce temps là, les sangliers étaient rares, presque mythiques sur ces territoires de plaine. Cela a bien changé depuis….
Il y avait, en particulier, un intervenant particulièrement volubile et agité, sans doute échauffé par les multiples Ricard qu’il avait dans le cornet…
»Les sangliers, moi je connais !!!
Les sangliers, ça aime les (h)asperges !(il en oubliait la liaison).
Et moi, j’ai fait un carré de (h)asperges !
Et je sais piéger !
Si les sangliers viennent dans mon carré de (h)asperges, j’ai mis un piège à loup, et ils vont voir !!!
Car je sais piéger…etc, etc….. »

Je ne sais pas pourquoi, mais tous ces commentaires nous ont interpellé….
Sans doute parce que nous étions jeunes, cons, mais facétieux….

Alors nous sommes allés voir ce fameux potager, en bordure de plaine, à l’extrémité du village…
Effectivement, son propriétaire avait sommairement installé un énorme piège à mâchoires, tout rouillé, sorti de je ne sais quel grenier.
Et c’est là que notre esprit facétieux, dont je parlais plus haut, s’est réveillé….
On a trouvé un vieux pied tout sec de sanglier, un trophée d’un chasseur….
On est allé à l’abattoir chercher un seau de sang…
Et, la nuit venue, on s’est tous retrouvé devant le carré d’asperges.
On l’a consciencieusement ravagé, sans oublier de faire des traces partout avec le pied de sanglier, et, pour finir, on a déclenché le piège avec la patte de sanglier et on a versé le seau de sang dessus …

Le lendemain, à l’heure de l’apéritif, on a attendu le « résultat des courses »…
Inutile de préciser que nous avions mis tout le monde au courant de nos exploits nocturnes.
Aussi le propriétaire du carré d’asperges était attendu de pied ferme….

On l’a vu traversé la place du village en gesticulant comme un fou pour rejoindre le bistrot…
« J’lai eu ! J’lai eu !!
Le sanglier !
Il est venu dans mon carré de (h)asperges et je l’ai piégé !
Moi, je sais piéger !
Eh bien, vous me croirez si vous voulez !
Il s’est rongé la patte pour se sauver »

On a tous fait les étonnés….

« C’est incroyable !
Raconte nous encore…
Patron, servez lui un ricard »

On lui a fait raconter son histoire je ne sais combien de fois… avec les ricard qui allaient avec.
Ce que je sais, c’est qu’il a pris ce jour là une « musette » qui doit compter dans la vie d’un ivrogne….

Le coup de grâce a été donné par le facteur (pardon, le préposé comme on dit maintenant) qui, arrivant en retard, mais bien au courant de la plaisanterie, dit à la cantonade :
« Je viens de voir une chose pas banale !
En plein jour, un sanglier a traversé la route de Saclas devant ma voiture…
Eh bien, il n’avait que trois pattes ! »

« C’est le mien !!! C’est le mien !!! »

On lui a reservi un ricard....


Plus tard, on a avoué la supercherie au « piégeur »….
Mais il n’a jamais voulu nous croire……
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Re: Projet Archivages, récits, Preux. Sans queue ni tête.

12 mai 2021 15:12

C’est une histoire de pêche… mais également de chien, aussi je pense qu’elle a sa place sur le forum…

Il ne s’agissait pas d’un setter anglais, mais d’un gentil fox à poil dur à l’air éveillé et à l’œil rusé.

Il était la propriété d’un pêcheur à la mouche, habitué du Moulin du Plain où se passe cette histoire. Le Moulin du Plain est un hôtel de pêche sur le Doubs, à Goumois, gérant un parcours mouche qui, à l’époque était somptueux, dont la vie était basé sur les horaires de pêche, en particulier du coup du soir….

Bien sûr, on pêchait aussi dans la journée, et c’est là qu’intervient le chien….

Dés qu’il apercevait un pêcheur en action, il se précipitait s’asseoir à une dizaine de mètres derrière lui, et observait les évènements.
Et ce qui devait arriver arrivait régulièrement : Lors d’un lancer arrière, il y avait le choc d’un accrochage, suivi du « clac » caractéristique de la rupture du bas de ligne, accompagné d’un « Kaïï» déchirant… Le chien faisait alors le tour du pré au galop en se secouant, puis revenait s’installer à la même place.
Et l’histoire recommençait….

Après le coup du soir, tous les pêcheurs se retrouvaient dans la cuisine du père Choulet, le patron, et commentaient les résultats du jour en buvant du Vin de Paille.
On voyait de temps en temps arriver Aimée Devaux, plus attiré par l’apéro que par la pêche, faisant mystère de sa méthode secrète (que tout le monde connaissait) d'imperméabilisation des mouches….
Les prises étaient déposées sur l’évier pour l’admiration des foules... C’étaient de ces belles truites de la Comté, zèbrées comme des perches, grasses et combatives.
Le tableau était rarement important : 4 ou 5 poissons, exceptionnellement plus.

Ce qui intéressait les pêcheurs bredouilles, c’était la mouche qui avait eu du succès ce soir là.
Les mouches en vogue étaient des sedges à corps de liège, vendues par un marchand d’articles de pêche suisse de Genève, qui était aussi un habitué et qui ne manquait pas d’assister à la réunion du soir avec ses boîtes de mouches.
Si les truites avaient été prises avec un sedge à corps vert, il s’avançait, ouvrait sa boîte et disait (avec l’accent) « J’en ai » et tout le monde en achetait.
Le lendemain, c’était des sedges à corps rouge ….
« J’en ai aussi »….. etc …etc

Puis tout le monde allait dîner…

Après le repas, devant un verre de liqueur de sapin, notre poison local habituel (ce qui faisait dire à notre suisse, toujours avec l’accent, « avec tous les sapins qu’on a pris, on a bu toute la forêt »), le propriétaire du chien prenait son fox sur les genoux, posait sa boîte à mouches ouverte à côté de lui sur la table, et décrochait délicatement les mouches plantées dans le cuir du pauvre animal pour les ranger soigneusement dans sa boîte.
Je pouvais reconnaître au passage certaines des miennes…
« Ces mouches là ne m’ont pas couté bien cher, et ce sont de bonnes mouches »

Je n’ai jamais su , et personne avec moi, si le chien avait été dressé ou s’il faisait cela spontanément….
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Re: Projet Archivages, récits, Preux. Sans queue ni tête.

12 mai 2021 15:12

Puisqu’on peut raconter des histoires de pêche, j’en ai quelques unes, dont celle çi qui remonte déjà à loin…

Cela s’est passé sur la Juine, un affluent de l’Essonne, un pur chalk stream, fruit d’une résurgence.
Une rivière calme, d’une limpidité d’eau minérale, avec de grands herbiers de renoncules riches en larves d’éphémères, abris de belles farios.
Typiquement une rivière à pêcher à la mouche…

Justement, j’avais repéré la semaine d’avant un beau poisson que j’espérais bien faire à la nymphe à vue.
Donc, j’arrive en fin d’après midi avec un ami, avec tout notre attirail, les lunettes polaroid sur le nez, une Parabolic Power Plus pour mon collègue et une Farlow pour moi, en bambou refendu, bien sûr (je vous ai déjà dit que cette histoire datait).

Et, damnation, il y a un autre pêcheur sur la rive opposée.
Ce gêneur, irrévérencieusement surnommé « Le Baveux » (je n’ai jamais su pourquoi) était affligé d’une myopie qu’auraient pu lui envier trente six taupes, qu’il tentait de corriger avec des lunettes aux verres épais comme des hublots de Boeing, ce qui lui donnait l’air un peu égaré d’une chouette surprise en plein soleil.
J’ai dit « tentait de corriger » car il portait en plus autour du cou, attachée par un lacet, une loupe du type Sherlock Holmes utilisée pour les travaux délicats.
Pendaient aussi autour de son cou, au bout d’une ficelle, une pince dégorgeoir et, ce qui nous intéresse davantage, un carré d’amadou pour sécher les mouches artificielles….
Il était assis sur la berge, sa boîte à mouches ouverte à côté de lui, plongé dans des travaux mystérieux sur son bas de ligne, parfaitement indifférent à notre déconvenue.

Je surveillais malgré tout attentivement l’herbier qui devait abriter mon poisson, quand, brusquement, je reçois un coup de coude de mon collègue dans les côtes.

Une petite fumée bleue s’élève du morceau d’amadou.
« Le Baveux » avait réussi l’exploit improbable et parfaitement involontaire de mettre en alignement le soleil couchant, sa loupe et l’amadou. Du coup, très intéressés, nous avons attendu la suite des évènements sans rien dire.
Progressivement la fumée s’est épaissie quand tout le carré d’amadou a pris feu.
Réalisant d’un seul coup, le brave homme s’est relevé en sursaut en balayant avec des grands moulinets des bras le carré d’amadou en flamme et est parti furieux en jurant des « nom de dieu de bo…el de me…e », tandis que nous nous tenions les côtes…
On peut être cruels quand on a vingt ans….

Finalement, je l’ai piqué, cette truite, en nymphe à vue, sur une mouche de ma fabrication en poil de phoque teint en vert sur hameçon de 16 avec un bas de ligne en 12/100eme…
Elle faisait 850 gr
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Re: Projet Archivages, récits, Preux. Sans queue ni tête.

12 mai 2021 15:13

"Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...."

C’est encore une histoire qui concerne mon grand Preux des Bressans…

Nous étions à Herm dans les Landes, où se courent depuis des années des fields célèbres et renommés…
A l’époque, les concours de gibier tiré se couraient en solo, sauf un, qui se passait en couple, à Herm , justement…
Etait mis en jeu un CACIT, ainsi qu’un challenge, le Chalenge de Lage de Brana, offert par J.G. Ducom, dont c’était l’affixe, représenté par une grande coupe de 70 cm de haut. Cette coupe devait être attribuée, pour un an, au vainqueur du concours en couple, à condition que ce chien soit aussi trialer de printemps…
Preux étant trialer de printemps avait donc toutes ses chances…. à condition de gagner.

Je barrais avec un pointer.
Donc, on lance les chiens dans ce sous bois fait de bruyères et de fougères, si typique de la forêt landaise.
Grand barrage des deux chiens.
Ca barde!
Ca barde même un peu trop à mon goût, car les chiens prennent tous les risques, mais on n'attrape pas un CAC avec un élastique...
Loin sur la droite, la campane de Preux se tait.
Arrêt !
Les juges, les tireurs et moi-même courront au point et nous apercevons Preux tendu à l’arrét devant un bouquet de fougères. A ce moment, le pointer concurrent arrive à fond la caisse, visualise Preux à l’arrêt, oublie le patron, passe devant, met le faisan à l’envol et poursuit.
Preux n’a pas bougé.
Je raccroche le chien, et le juge explique : « le pointer est éliminé, on fera un rapport à froid pour Preux, il reste deux minutes de parcours, on reprend le pointer en sparring partner pour terminer le parcours ».
Le parcours se termine sans incident.
Inutile de dire que j’ai « bétonné » à mort pour ne rien gâcher.

Rapport à froid. On lance un faisan tiré précédemment, un coup de feu, « apporte », et Preux me donne le faisan assis à la main…
Les juges : « Merci messieurs »….

Suivent trois heures à me ronger les ongles dans l’attente du verdict, car il y avait d’autres chiens à passer et d'autres batteries….
Enfin, un juge vient me voir et me dit » Ne faites pas manger votre chien… vous voyez ce que je veux dire »…
Je comprends que je voyais !!!
Preux avait gagné sa batterie, avait le CAC et allait concourir au barrage pour le CACIT…

Je me suis isolé dans un coin, pour me concentrer et, surtout, pour essayer de gérer l’angoisse qui m’étreignait…
Tous les concours sont rentrés. Il y a un autre CAC, donc un barrage…

Coups de corne des juges : « Barrage. Preux des Bressans et X , (je m’excuse, mais je ne me souviens pas du nom de la chienne setter qui m’était opposée).
Tout le monde se retrouve devant un grand champ, un chaume de maïs broyé.
« Preux à droite, X à gauche. Vous pouvez lancer »
Preux fait deux lacets tendu en style, et coup de trompette du juge. On raccroche les chiens, et tout le monde se précipite pour me féliciter..
« Bravo, tu as gagné »
« Vous croyez ? »
« Mais oui, tu as bien vu la chienne, elle courait comme une chèvre »
Je dois dire que j’étais tellement concentré sur mon chien que je ne sais pas encore aujourd’hui à quoi ressemblait cette chienne…

Les résultats sont donnés à la salle des fêtes de Herm.
A la tribune, devant la foule des concurrents, amateurs et professionnels mêlés, derriere une table encombrée de coupes diverses, les juges décrivent et miment les parcours, avec, pour certains, des envolées enthousiastes, voire lyriques …
Preux a gagné le CACIT.
Avec celui obtenu en Allemagne le printemps précédent, il devient donc Champion International Travail…
Et je me vois bombardé de la coupe du CAC, de la coupe du CACIT, d’une coupe offerte par le Conseil Général des Landes, du fameux Challenge de Lage de Brana, d’un jambon, et, je n’oublie rien, un magnum de champagne « du Gordon », offert par un viticulteur champenois, amateur de gordon.

Je rameute mon équipe de "porteurs" qui se saisissent de tout ce barda, je sors fièrement de la salle des fêtes, je traverse la rue pour m’engouffrer (toujours suivi de mes porteurs) dans le petit bistrot en face (fermé depuis, paraît il), haut lieu des festivités après victoire.

On a commencé par faire un sort au magnum de champagne, avant d’en faire pêter quelques autres , tout en attaquant le jambon en amuse gueule.
Et ce fut un va et vient continuel de concurrents et de juges venant me féliciter, sans oublier de siffler un verre de champagne au passage…

Une fois bien allumés, on a terminé la soirée au Relais de la Poste, à Magescq…

Je méritais bien ça !

On ne fait pas tous les jours un Champion International Travail…
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Re: Projet Archivages, récits, Preux. Sans queue ni tête.

12 mai 2021 15:13

Nous sommes fin juillet, dans la plaine d'Alsace...

J'avais précédemment repèré un brocard porteur de bois étranges, ce qu'on appelle une tête "bizarde".
Par des observations répètées, j'avais bien circonscrit son territoire et précisé ses habitudes.
Aussi, ce soir là, j'avais décidé de tenter de le tirer à l'approche.
Donc, vêtu de ma tenue de camouflage, je me déplacais lentement le long d'une haie en faisant aux jumelles de réguliers tours d'horizon...
Brusquement, à la lisière du bois, je vois sortir mon brocard qui se met à brouter tranquillement, en levant soudainement la tête de temps en temps pour explorer régulièrement les alentours, la gourmandise n'excluant pas la prudence...
Je me débarasse de mon sac à dos contenant appareil photo et longue vue, ne gardant que ma carabine, mes jumelles et ma canne de pirsch.
Et j'entame mon approche, jumelles aux yeux, n'avancant que lorsque le brocard broute et restant immobile lorsqu'il relève la tête pour explorer les alentours.
Je commence à entrevoir le succès quand, à une centaine de mètres de moi, je vois arriver une voiture sur un chemin agricole qui traverse ma chasse.
Et, en plus elle s'arrête.
Qu'est ce que vient faire cet enquiquineur, au milieu de la chasse à 8 heures du soir ?
Un braconnier ?
J'attrape mes jumelles et j'observe les agissements du quidam.
Je le vois sortir de sa voiture, ouvrir la portière arrière et sortir un volumineux paquet.
J'ai beau manoeuvrer fébrilement la molette de mes jumelles, je n'arrive toujours pas à indentifier cet objet.
Il s'éloigne un peu de sa voiture et, brusquement une espèce de meuglement, suivi des premières notes d'une gigue écossaise déchire le silence de cette soirée tranquille.
L'animal était venu là, devinez quoi,............................ pour jouer de la cornemuse!!!

Il n'y a qu'à moi que celà pouvait arriver

Inutile de préciser que le brocard, sans doute dépourvu d'oreille musicale, avait disparu...
Je ne me suis pas montré, et ce musicien m'a régalé d'un concert pendant une petite demi heure, avant de disparaître comme il était venu...
Et il en jouait bien, de son instrument....



Une petite histoire qui commence à dater, mais c'est une histoire de bécasse et de chasse...

Nous sommes en décembre 1986…

Je suis décidé à chercher une bécasse et je connais, pas loin, une remise souvent fréquentée.
Je chasse avec Ut de la Motte Beauvoir, un setter anglais (ça ne vous étonnera pas ) trialer de printemps, qui a été mon meilleur chien bécassier.

A peine rentré dans le bois, j’entends sonner une clochette.
« Damnation, il y a déjà un chasseur ! Adieu, la bécasse »

Je vois arriver l’épagneul breton d’un chasseur que je connais bien, fin bécassier et fin tireur. Pas très loin de moi, le chien indique et verrouille un arrêt au bord d’un petit roncier. Je raccroche Ut et j’attends, le fusil cassé sur le bras.
Arrive mon chasseur à qui j’indique l’emplacement de l’épagneul à l’arrêt. Il fait couler, ça vole, coup de feu et la bécasse tombe.

« Bravo ! »

Jusque là, rien de bien surprenant…

Là où tout change, c’est quand je vois ce chasseur rappeler énergiquement son chien qui était parti au rapport et le raccrocher à la laisse.

« Vous ne le faites pas rapporter ? »

« Pas question qu’il touche à cette bécasse !! »

« ???? »

« Mais oui, TCHERNOBYL !!! »

« ???? »

« Vous n’écoutez pas les informations ?
Au mois d’avril dernier, le nuage radioactif de la catastrophe de Tchernobyl est retombé sur les zones de nidification des bécasses dans le nord (en évitant gentiment de franchir les frontières françaises ).
Cette bécasse est RADIOACTIVE !!! »

« Mais, vous n’allez pas la laisser là ? »

« Moi, je ne m’en approche pas et je n’y touche pas »

« Ecoutez, je ne crains pas les radiations, et, si vous n’en voulez pas, moi, je la prends. »

« Vous faites ce que vous voulez, à vos risques et périls, mais moi, je n’y touche pas »

Elle était bien bonne, cette bécasse et je me suis régalé....
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Re: Projet Archivages, récits, Preux. Sans queue ni tête.

14 mai 2021 22:30

Max64 a écrit :
Bonjour à tous,
Après avoir écrit un petit bouquin (auto édité) sur le surf et le travail du bois, je me suis lancé il y a 4/5 mois dans la réalisation d'un bouquin sur la pêche de la truite, la chasse de la bécasse et du Setter.
Malgré ma piètre expérience, je n'ai aucunement la prétention d'expliquer ou de vanter mes exploits ou connaissance dans ces domaines.
Je souhaites simplement recueillir des anecdotes, des photos d'amitiés, de sorties de chiens. Des croquis et des montages de mouches... , de belles illustrations,...
Simplement faire un petit bouquin riches en joyeux souvenirs, un petits bouquin que l'on peut feuilleter quand l'envie nous prends !
J'ai fais la magnifique découverte du non moins célèbre Monsieur Preux dans ce forum (je ferai un condensé de ses anecdotes trouvés sur différents forum à la fin de ce post).
Donc dans un premier temps je souhaiterai savoir si cela est possible, de retranscrire ces belles histoires de ce cher Monsieur, de citer le forum et tutti cuanti.
Sachez que ce bouquin ne sera pas commercialisé, il n'a aucun but lucratif. Un livre me revient en moyenne a 25 euros pièce pour le faire éditer à l'unité via la super plateforme Blurb.
Je compte en faire imprimer une petite dizaine pour les copains, la famille et les intéressés.
Ceux qui souhaiterai m'aider à faire un beau contenu, paraitre dans le dit ouvrage, je suis à la recherche d'anecdotes et photos, de bilan. Pourquoi pas d'interview !
Au plaisir de vous lire ou mieux de se rencontrer les amis,
Belle soirée
Max

Voici les belles HISTOIRES de Preux:
Cette histoire de canards et d’aspersion de plombs (Vivre dangereusement part 2) me rappelle une autre anecdote amusante…

Je sais, il m’est arrivé beaucoup d’histoires drolatiques…
Je pense que des dieux farceurs se sont penchés sur mon berceau et m’ont insufflé la faculté de toujours voir un côté désopilant aux pires situations….
En ce cas je les en remercie…

Cette histoire se passe au temps béni où, en vaillant défenseur de la Patrie, j’effectuais mon service militaire…
L’humour n’en était pas absent car les mystères de la conscription m’avaient affecté dans un régiment des Troupes de Marines, nouveau nom politiquement correct de l’ex Coloniale, basé naturellement ………………………………….à Melun.

Etant quasi perpétuellement de permanence, j’avais sympathisé avec un lieutenant qui partageait ce triste privilège de passer toutes ses nuits à la caserne.
Cette amitié s’était scellée au cours de nombreuses soirées rock n’ roll au mess, où nous chantions , faux mais fort, de vieux tubes en s’accompagnant à la guitare devant une bouteille de cognac…

Ce lieutenant avait, entre autres, l’avantage d’être propriétaire d’un bien de famille constitué d’un étang en pleine Sologne à Saint Viâtre.
Qui dit étang, dit canards.
Qui dit canards, dit chasse aux canards.

Dans un grand élan de générosité, où le cognac n’était pas forcément absent, il a invité tous les habitués du mess à faire l’ouverture du gibier d’eau sur son étang…
Il y avait là quelques chasseurs confirmés, et d’autres qui balbutiaient le maniement d’un fusil….
Un comble pour des militaires.
Ce fut, bien sûr, l’un d’entre eux qui fut le héros de cette historiette.

A cette époque, la chasse des halbrans ouvrait au 14 juillet , ce qui fait que la chasse se déroulait ainsi:
On mettait ce qu’on avait de plus vilain comme culotte.
On empruntait au restaurateur, chez qui on déjeunait, une sorte de bleu d’Auvergne, un grand pendard de chien plutôt du style hors bord que chien d’arrêt, mais excellent retriever, pour battre les roselières.
Et on se mettait à l’eau, tiède à cette période, pour suivre plus ou moins le chien et tirer les halbrans qui se levaient péniblement pour un vol court avant de replonger dans les roseaux.

Rassemblement des chasseurs pour les consignes :
« Attention !!!
Ne tirer qu’au vol !
On a pied partout, sauf…. »

Trop tard !
J’ai fais deux pas et je disparaît dans l’eau jusqu’aux oreilles…

« ….oui, là, seulement à côté de la bonde, c’est profond »

Ca commençait bien…..

On commence des tours d’étang, toujours à la remorque de notre « hors bord » avec des résultats variables, mais il y a beaucoup de canards, et nous nous trouvons rapidement à la tête d'un petit tableau…

Brusquement éclatent deux coups de feu, tandis qu’une volée de plombs ricoche autour de nous…

« Faites attention !!!
On vous l’a dit !!!
Tirez au vol !!! »

« Si, si, je vous assure, il volait ! »
En nous montrant, milieu de l’étang, la silhouette immobile d’un canard…

Nous sommes allés le ramasser…

C’était un appelant en plastique…


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Non an james vist caçaire ni pescaire de linha, crompor comes ni vinhos !