Le Forum des passionnés de Setter Anglais

 
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jarailet
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15 janv. 2010 21:15

Chronique d'un jour exceptionnel (Adrien, le 30 Déc 2007)

Y'a des jours comme ça où une banale journée de chasse peut se transformer en un véritable festival de plaisir.
Ce dimanche, je fus invité dans une magnifique chasse de l'Indre, perdue près de la Trimouille.

Après un petit déjeuner copieux à base de rillettes, d'omelettes et autres fromages appétissants, nous sommes partis battre la campagne.
Les chiens (Cali, un autre setter anglais et un épagneul breton) s'entendent bien et après quelques remises en place de la part des dominants, tout le petit monde s'ébat follement dans les vastes étendues sauvages... C'est beau la campagne au petit jour!

Une heure de marche plus tard, pas le moindre animal en vue et soudain... je vois un coq branché sur une (branche) à 1m du sol et à 10m de moi... il s'envole. Je ne tire pas et me fais remonter les bretelles par mon père qui ne comprend pas pourquoi je laisse filer une pièce si facile (cette phrase est sûrement la réponse à sa question ).
Nous chassons vers ce coq qui manifestement n'a pas fait la fête hier soir et qui nous montre un vol digne des plus grands Mirage 2000
Nous le relevons presque un kilomètre plus loin...et bien entendu, sans arrêt "officiel": la sanction est la même...

Presque 11h30 du matin et toujours rien en vue....on commence à se poser des questions...mais nous ne perdons pas l'allure...
Soudain, Cali met le nez au sol et prend une émanation du tonnerre, remonte la piste et... frrrrrrr... une poule s'envole, sans arrêt du chien, mais erreur de ma part, je tire et loupe.
Je remets le nez du chien sur la place chaude pour rattraper mon erreur... et comme par magie, le chien s'arrête net... je suis content et je commence à repartir dans le sens inverse quand une seconde poule s'envole... je l'abats d'un coup de 7 à 25m...je sauve la matinée (naïf que j'étais ! )

Nous remontons un beau champ de blé noir moissonné et Cali reprend une émanation et fait voler un coq que nous ne pouvons tirer... Je vais tout seul le relever...
J'arrive près de l'endroit présumé et comme prévu, le chien prend le pied le long d'un buisson très épais... c'est chaud... et même très chaud... Je demande de ralentir le pas quand il se bloque quelques secondes avant de me lancer, dans un soleil radieux, l'oiseau magnifique que je n'ai pas vu depuis des années entières...

La bécasse vous dis-je. Elle me saute à la figure, lancée par mon chien qui lui non plus, n'en croit pas ses cellules olfactives.
Une émotion intense m'envahit et fait passer mon premier coup à plusieurs mètres derrière la belle. Le second fait mouche et me propulse au sommet d'une montagne d'émotion que j'ai du mal à contenir. Je viens de tuer ma première bécasse et, qui plus est, à l'arrêt, certes furtif, de mon jeune chien.

Je rentre au rendez vous tout seul et quand les amis voient pendre, de mes petits poings sanglants, ces ailes mordorées ( ça y est, je me prends pour Marcel Pagnol ), ils se jettent sur moi pour connaître les moindres détails de cette matinée.
Le repas est survolé et je ne vois, à chaque battement de paupière, que ce bec et cette queue en panache...c'est un rêve.

Prenez une respiration, je vous raconte aussi l'après-midi !

Puisqu'il y a de la bécasse dans le secteur, nous partons la chercher...
Après quelques perdreaux levés par mon chien qui décidément n'est vraiment pas assez prudent quand il prend une émanation, nous arrivons vers une remise qui semble propice... Les anciens, peut être un peu fatigués, décident de passer par le champ et m'envoient directement dans un roncier quasi impénétrable... J'entends Cali pleurer à 10m derrière moi... mais on est chasseur ou on ne l'est pas. Si la bécasse ne vient pas à toi Cali, alors, c'est à toi d'aller à la bécasse, lui soufflé-je à l'oreille.

Nous nous comprenons... et je le vois s'aplatir à 10 m devant moi. Pas de doute, il y a du pied... Il avance doucement fait le tour du buisson, revient, ne sait pas par quel bout le prendre, s'arrête, repart, me regarde, s'arrête à nouveau et bondit.
La mordorée était à 1m de moi et s'envole en contournant un arbre... Je lâche mon coup de fusil au coup d'épaule et je la vois qui tombe...
Les chasseurs à un kilomètre à la ronde m'ont entendu crier de plaisir...

Je chasse depuis 10 ans et je tue mes 2 premières bécasses le même jour... Fantastique !

Nous continuons et levons une 3eme que nous relevons plus de 3 fois... sans pouvoir l'atteindre... et c'est peut être pas si mal.
La journée se termine par un magistral arrêt de Cali sur un coq planqué au coeur d'un bois impénétrable, que je manque tout aussi magistralement...c'est pas grave !

Je vais finir (enfin me direz vous) par la citation de mon ours préféré : « Il en faut peu pour être heureux »
 
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15 janv. 2010 21:29

Chronique d'un jour où tout va mal... (Adrien, le 16 Déc 2007 )

Ce dimanche s'annonçait plutôt bien. J'étais invité dans une petite chasse non loin de chez moi où, me disait on, j'allais voir du gibier.

De bon matin, après avoir gratté la gelée sur le pare-brise, nous nous acheminons vers le rendez- vous de chasse.
9h00 : -6°C : 4cl de Cognac : 2 cartouches de 8, le sifflet, le permis et le fusil...fin prêt !
Ce que je ne savais pas, c'est que cette chasse n'a rien à voir avec...heu...de la chasse.

Les caisses sont ouvertes à 8h30 pour une ouverture de chasse à 9h00. Les faisans sont dans un maïs coupé à 200m du rdv et en moins de 15 min, au moins 20 se sont envolés dans de fracassantes fusillades allant d'un magnifique coup de fusil à 3m jusqu'à celui qui pète une poule qui passe à 250m... Bref, un grand moment de n'importe quoi où je vois même le gros Maurice tirer un coq qui piète et l'autre qui dézingue le coco branché...
Vous imaginez la tête de mon Cali au milieu de tout ça...Il ne comprenait rien et moi non plus...
En tant qu'invité, je ne peux évidemment pas ouvrir la bouche, ni même m'esquiver dans un bois...
Je remets le chien en laisse prétextant sa jeunesse et ma volonté de ne pas en faire voler plus...

Quand le ball trap est fini, je réussis à me laisser perdre dans un bois où, à mon grand bonheur, je retrouve un setterman paisible avec qui je passe le reste de la matinée. Je réussis à mettre à bas un joli coq obscur après un arrêt rapide de Cali...
La bécasse me part dans les pattes à froid... Nous ne tirons pas... et nous passons quelques heures à la chercher, mais en vain.

Le midi...je le craignais...et mes craintes furent vérifiées : des litres! je n'en dirai pas plus.
Bien entendu, des éclosions spontanées se sont exhaussées pendant le repas si bien que le carnaval du matin reprit l'après-midi...

J'adopte la même stratégie...ne connaissant pas territoire, je feins de chercher une poule pour me laisser distancer et chasser un peu tout seul. Je retombe sur mon acolyte du matin et nous passons la dernière heure ensemble.

Cali a été mauvais car le contexte était très mauvais...mais en rentrant, je le vois qui prend un pied... remonte l'émanation et s'aplatit tel un félin dans la jungle... magnifique !
Après quelques aller-retour, il se bloque et me laisse le temps d'arriver... Il fait presque nuit et je suis enfin satisfait de son comportement...
La poule s'envole... et quand je vous disais que tout allait mal aujourd'hui : mon fusil n'a pas percuté ! Un magnifique CLIK retentit et un grand désarroi m'accable pour les 200m qu'il me reste à faire avant la voiture...

En arrivant, les gardes nous attendent au rdv...contrôle des permis pour tout le monde... Explication : un mec a tiré un chevreuil avec du 8 à 5m... et ce chevreuil est allé mourir dans la chasse voisine...!

Une chose est certaine : je remercie la personne qui m'a invité gentiment mais ça sera la seule et unique fois que j'y mettrai les pieds...
C'est ce genre de chasse qui donne des arguments aux antis...
 
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15 janv. 2010 23:41

Ma première bécasse. (chmill, le 24 Déc 2007 )

Samedi matin, 8h30, un temps que j'aime : petit vent du nord quasi imperceptible, froid et sec propice à une bonne matinée de chasse. 
Fly, ma jeune setter anglais piaffe d’impatience à l’idée de parcourir les bois à la recherche de l’oiseau rare, la bécasse. Malgré ses quatre ans, elle n’en a vu que rarement car ma région n’est pas spécialement bien gâtée par ce migrateur exceptionnel. 
Je ne suis aussi qu’un apprenti bécassier qui rêve plus qu’il ne côtoie cet oiseau magnifique. Désolant. 

Toutefois je sais qu’il y a des passages et des remises tenues secrètes par des bécassiers aguerris. 
Je m’élance donc comme tout les week-ends dans ma quête de ce furtif oiseau qui occupe mes pensées. 
Une heure et demie plus tard, me voici sur la crête que j’affectionne le plus. Celle où la vue imprenable est la plus représentative de mon pays, dos aux collines de garrigues et face à la Cité romaine qui m’a vu naître. Au loin les étangs scintillent comme aux plus beaux jours de l’été. 

Je rappelle mon chien et m’assois tranquillement sur un rocher tout disposé à m'accueillir. C'est dans ces moments-là que j'aime la solitude de la chasse à la bécasse. 
C'est là, que moi, pauvre cartésien, j'aime parler à ceux qui ont prématurément rejoint le ciel bleu narbonnais et que j'aimais du fond du cœur. Mon Papi, Claude… c'est en quelque sorte un salut à mes ancêtres chasseurs à qui je montre par mes yeux la beauté de mon pays dont je suis si fier. "Que c'est beau ! "me dis-je intérieurement. 
Je regarde doucement le soleil poindre par dessus ces collines que je chéris tant. Il fait jour depuis longtemps et la nature environnante s'éveille lentement au rythme du soleil qui la caresse. 
Ma chienne est là, près de moi, paisible mais quelque peu interloquée de cette pause impromptue au milieu de notre partie de chasse. Je laisse alors mon esprit divaguer et revenir un temps à mes dernières vacances dans les Landes. 
C'est là pour la première fois que j'ai eu la furtive occasion de croiser la dame au long bec. "Pourquoi je n'en vois pas ici ? " questionnai-je tout haut comme m'adressant au ciel. 
"PAN-PAN-PAN" entends-je claquer à quelques kilomètres dans la plaine, "Raté", me dis-je. 

Oui, raté comme la bécasse que j'avais enfumée quelques semaines auparavant dans les Landes. 
C'est curieux mais ces trois coups sonnent presque comme une réponse pour moi qui questionnais le ciel. 
C'est vrai, je l'avais lamentablement manquée, désirant trop me l'approprier du regard. C'est alors qu'en ramenant mon regard sur la gauche, je vois au grand jour monter de nulle part ce fabuleux oiseau roux passer devant moi placidement, me laissant admirer son allure, sa robe, et tout l'ensemble de son être. Je suis pétrifié d'admiration et incapable de dire mot tellement ma mâchoire doit côtoyer à ce moment-là mes orteils. 

J'ai la gorge serrée et les yeux larmoyants d'un gosse voyant soudain l'objet de ses rêves, le fan voyant son idole et l'aveugle, la lumière. Mon fusil cassé sur les genoux, je ne suis plus chasseur mais admirateur sans voix et sans réaction sinon la stupeur. 
Je suis là ,assis sur mes terres natales, et je viens d'apercevoir l'oiseau tant désiré croiser devant moi avec la noblesse qui le caractérise. "Merci ". C'est le seul mot qui me vint aux lèvres, encore humides des larmes de joie qui ruisselaient dessus. 
Merci de me montrer enfin ce rêve inaccessible. On peut l'appeler destin, on peut l'appeler coup de chance, hasard, moi, je sais au fond de moi comment l'appeler. 

Je ne suis toujours pas croyant, catholique, protestant ou n'importe, j'ai foi en la nature et en l'être humain, mais je pense que l'être humain, où qu'il soit, est quelqu'un de chic comme disait mon Papi, c'est quelqu'un de bien comme dit mon père.

Ma bécasse vole encore, et c'est très bien comme ça. 
 
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15 janv. 2010 23:58

Ma première. ( Acman, le 25 Déc 2007 )

17 novembre 2001, dans le brouillard landais près de Mimizan. Le soleil peine à traverser cette brume. -7°C. Je pars pour la première fois à la bécasse avec la mère et la grand-mère de mon premier setter (je ne le savais pas encore)...Les portes du camion s'ouvrent et les cloches retentissent au milieu de ces vastes carrés de pins...1h30 de balade sans un coup de nez et brusquement, comme par magie, le soleil arrive à percer et là, la danse des bécasses a pu commencer. Quatorze oiseaux différents levés dans la journée, des images de chiens à l'arrêt plein les yeux et ces fabuleux oiseaux majestueux qui vous proposent des vols hallucinants au milieu des bois. Pour une première, c'est réussi !
Bien entendu mon ami qui m'a fait vivre ma première sortie à la bécasse me dit que je pouvais graver cette journée dans ma tête. Je ne comprenais pas pourquoi sur le moment. Effectivement le lendemain j'ai bien compris ce qu'il m'avait dit et que c'était cela que je recherchais comme chasse, de la magie, et de la recherche et galoper au milieu des bois.
Pourquoi ? Tout simplement car le 18 novembre, après 7 heures de chasse, nous n'avons pas vu un oiseau où nous les avions laissés la veille, ils avaient filé...
 
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16 janv. 2010 13:12

Ma première ( Bécassier du Haut Var, le 27 Déc 2007 )

A l'époque - cela remonte à plus de 20 ans - je chassais avec un braque allemand. J'avais passé l'eté à dresser le chien qui devait avoir 9 ou 10 mois, et j'attendais avec impatience le mois de novembre pour espérer voir une bécasse. 
Les premières sorties se sont soldées par du NEIR et puis un dimanche matin, devant moi, le chien s'arrête au pied d'un chêne blanc ! Grosse montée d'adrénaline... de longues secondes à attendre , et soudain le claquement caractéristique de scolopax. Enfin une bécasse devant moi ! Le coup de fusil vient la coiffer juste à la cime de l'arbre, mais l'oiseau est tombé derrière un tas de ronces...
J'avais lu dans un livre de dressage que de faire rapporter un jeune chien pouvait l'induire en erreur au niveau de l'arrêt, donc je decide d'aller récupérer ma bécasse. Je m'approche de l'endroit et là je la vois posée par terre à un mètre de moi mais elle n'est pas morte, juste une goutte de sang perle à côté de son oeil.

Imaginez ma joie de voir cet oiseau tant convoité là, à portée de main. Je me voyais déjà rentrer chez mes parents fier comme TARTARIN avec ma bécasse dans le carnier. 

Mais soudain, contre toute attente, MA bécasse décolle et là, dans l'excitation je n'ai pas le réflexe de fermer le fusil et tirer et je vois l'oiseau partir et mes exploits avec.. J ai cherché pendant plus d'une heure dans la direction supposée de l'oiseau mais en vain 
J'etais furieux. A l'époque je devais avoir une vingtaine d'années et je m'imaginais déjà, racontant la scène de chasse à mes amis avec, pour conclure le récit, la sortie magistrale de la bécasse de mon carnier. Vous pensez : mon premier arrêt et ma première bécasse, que d'exploits pour une même journée ! Et au lieu de cela, cette maudite bécasse s'était envolée !

Désolé de ne pas retrouver l'oiseau, je suis partie un peu plus loin en espérant en trouver une autre, mais toute la matinée mon esprit était occupé par cet oiseau posé au sol et sa goutte de sang sur la tête.

Personne ne me croirait, j'en étais sûr ! Donc, demi tour pour encore essayer de la retrouver... Et là, chose que je ne m'explique toujours pas, à l'endroit où j'avais cherché tout à l'heure, je vois le chien remonter une émanation et se figer Je me rappelle encore mon coeur qui battait à tout rompre, mes pulsations devaient être à 200 , et plus j'essayais de me calmer, plus je m'affolais.
Je ne sais pas combien de temps cela a duré mais ça m'a paru une éternité et soudain, en regardant devant le chien... Elle était là, ma premiére bécasse, morte, les ailes à plat !

Beaucoup de saisons sont passées depuis mais je garderai ce souvenir jusqu'à la fin de mes jours.
 
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16 janv. 2010 14:31

Ma première. (Cotcho, le 02 Jan 2008 )

..........
Ma première bécasse, je m'en souviendrai toute ma vie, comme vous tous sans nul doute. En fait, c'était en 94, et ma seconde saison. J'avais alors un breton mâle d'un an et demi avec qui je chassais le rouge et le faisan mais l'envie de me mettre à la bécasse me chatouillait, en souvenir des parties passées, étant enfant, avec mon grand-père à poursuivre des heures durant la dame des bois. 
C'était le 24 décembre et alors que j'avais marché tout l'après-midi sans rien voir en haut d'un bois de grands pins avec des ajoncs en végétation basse, je vis devant moi, à environ 6 m, mon chien qui se tenait à l'arrêt dans un passage de chevreuil. Craignant un brocart, je le laissai néanmoins faire mais son attitude me mit la puce à l'oreille et me fit douter. Il se mit tout à coup à couler en se baissant de plus en plus vers le sol. Le manège dura sur une bonne vingtaine de mètres. Je le suivais et nous passâmes des ajoncs à une partie du bois plus claire, formée de chênes de taille moyenne écartés d'un mètre environ. C'est là que je la vis piéter devant Handy qui s'immobilisa à nouveau Elle tint alors quelques secondes avant de décoller à une vitesse prodigieuse, me surprenant même . 
Elle plongea dans la pente et fit un crochet entre les pins du contrebas juste au moment où mon Darne claqua un coup de 8. Persuadé de l'avoir loupée, je pris la direction de l'oiseau qui se trouvait être également celle de ma voiture, renonçant à essayer de la relever, le jour baissant. 
Arrivé à mon véhicule, mon chien remonta brusquement dans le premier layon de pins. Je le vis ramasser quelque chose et revenir vers moi, et là, SURPRISE, la bécasse était là dans sa gueule, morte.

Je me souviendrai toute ma vie de cet instant de bonheur et du travail de mon premier chien d'arrêt qui me fit le plus beau des cadeaux de Noël possible.
 
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16 janv. 2010 14:46

Magie de Noël. ( Co, le 26 Déc 2007 )

J'ai toujours bien aimé la période de Noël mais celui-là, je ne suis pas prête de l'oublier.
Donc, le 24 dans l'après midi, je décide d'aller faire un petit tour sur les terres d'un ami qui, la veille, était passé me voir pour me dire qu'en faisant le pied des sangliers, une bécasse lui était partie au bout des chaussures. Il me proposa d'aller essayer de montrer la belle des bois à Bleuet.
Nous voilà arrivés. Je lâche la chienne, un peu déchainée, vu que la gamine n'était pas sortie depuis 15 jours. Donc, défouloir pendant une heure et puis je décide de sauter deux petits cours d'eau et de faire la coupe de bois en bordure du ruisseau. Ma flèche me précède et, au moment où j'arrive sur l'autre rive, je vois la petite à l'arrêt, très tendue, devant un amas de branches assez important. Je m'approche et la chienne se couche et rampe sous les branches. A ce moment-là je vois la belle s'extraire tant bien que mal des branches, monter en chandelle devant mes yeux - j'aurais pu la toucher avec le bout des canons - et partir d'un coup, comme un éclair, à travers les arbres.
Mes genoux tremblaient, mes jambes avaient du mal à me porter. Je réalise d'un coup la magie à laquelle je viens d'assister. Je rappelle ma chienne partie à fond de cale derrière notre désir le plus cher, et je peux vous avouer que, les larmes au bord des yeux, j'ai pris ma petite pourtant trempée et couverte de boue dans mes bras et je l'ai embrassée. Elle venait de me faire en cette veille de Nöel le plus beau des cadeaux, son premier arrêt sur bécasse.
Alors croyez moi, grands ou petits, la magie de Noël, ça existe !
 
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16 janv. 2010 14:58

Ma première bécasse. (Truffe, le 13 Jan 2009 )

Allez, pour passer un bon moment, et remonter un peu dans le temps, vous souvenez-vous de votre première bécasse ?
Perso, je me la rappelle comme si c'était hier... et il y a 6 ans !
L'éleveur de Truffe (mon défunt ami, que dis-je ! mon second père...) connaissait son territoire mieux que quiconque. On passait des journées entières dans les bois, avec nos setters. Lorsqu'une belle se levait, il savait déjà d'avance où on pourrait la retrouver, il ne se trompait jamais.
J'avais tout juste 1 an de permis, et il avait décidé que j'aurais l'honneur de porter le fusil pour la journée. Truffe chien était aussi de la sortie, accompagnée de sa mère et de sa tante. Après deux bonnes heures de marche et de nombreux arrêts à vide (perso, je ne voyais rien voler  ), à chercher, retrouver, rebloquer, repartir, j'avoue que ça commençait à me gaver ! Je ne connaissais rien de cet oiseau si bizarre qu'on ne le voyait même pas  quand soudain, nouvel arrêt de Néva, Melba au patron et Truffe qui bidouillait par là ...
"Cette fois-ci, on y est", me dit-il. J'ai même pas eu le temps de réaliser  j'ai juste vu un truc voler, quelque chose de très sombre, avec un long bec. Le temps que je pense à épauler, c'était déjà loin ! 
"Alors, me gueula-t-il, qu'est-ce que tu fous ?
- C'est ça, une bécasse ? ce machin tout noir, qui vole si vite ?" lui répondis-je.
Et oui, ce jour-là, je vis ma première bécasse à l'arrêt de deux superbes setters lemon... et j'y repense très souvent !
 
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16 janv. 2010 15:23

Ma première (Dog2, le 13 Jan 2009 )

Ma première...? C'était il y a 2 ans, dans un pré marécageux, près d'une rivière. J'étais avec Martin, le frère du président de la société de chasse. Il chasse là depuis tout petit, il connaît comme sa poche.
Il me dit : « Si on veut voir une bécasse, c'est là qu'on aura le plus de chances ! »
J'étais avec Tweed, mon Anglaise, et lui avec Youki, son Breton...
Les chiens couvrent bien le terrain, s'appliquant particulièrement au taillis et autres ronces qui bordent la rivière, Ils perdent du temps sur une haie, marquent, s'activent, mais rien. 
Les chiens repartent quand soudain, 30 mètres devant nous ,Tweed se bloque net, couché ! Le vieux breton patronne (c'est rare avec lui) Je veux aller servir la chienne mais la belle se défile avant que je la rejoigne, la chienne perd patience et bourre ! Je lâche le premier coup de fusil, raté ! Le second en limite de portée, là où le terrain est plus ouvert, et cette fois, elle tombe et la chienne la rapporte, fière de son travail. Magnifique souvenir, impérissable. 

Merci à nos deux chiens qui, ce jour-là, nous ferons vivre l'une des plus belles journées de chasse de ma vie.
 
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16 janv. 2010 15:27

Ma première ? (Tangor, le 13 Jan 2009 )

Aucun souvenir... Pas plus que de mon premier faisan... Pas plus que des premiers arrêts de mes chiens...
Peut être parce que tout était fait dans la continuité.
J'accompagnais mon oncle à la chasse bien avant d'avoir mon permis, et une bécasse tuée n'était pas un but ultime mais la fin d'une belle action des chiens. Alors le tir n'était pas le plus important. En plus la bécasse était le seul gibier dont j'entendais parler, et ce depuis des années et des années. Bref, la chasse traditionnelle à la maison. 
Je ne me souviens guère plus de ma première poule... Pourtant tous les poètes disent qu'on s'en souvient toute sa vie. Peut-être qu'ils ne la connaissaient pas... 
Par contre je me souviens de mon premier doublé ! Au Québec ! Et je me souviens aussi de celui que j'avais raté un peu avant ! 

Et il y a plein d'autres bécasses dont je me souviens, parce qu'elles sortaient de l'ordinaire. Et certaines qui n'ont même pas été tirées. La première bécasse que Tangor a contournée, LA bécasse de Doissin, les bécasses que j'ai vues au sol, les bécasses que j'ai vues en Isère, les bécasses de Noël, les bécasses pognées par Tina, Tangor, Bali, la première bécasse de Tess, les bécasses vues pendant les nuits de baguage, la bécasse qui fait la roue devant les gordons, la première bécasse de Thierry et Samy. 

Et encore et encore ! Je ne pensais pas me souvenir d'autant d'oiseaux ! Comme quoi nos cabots nous font vibrer !
 
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16 janv. 2010 15:38

Ma première (Titou64, le 14 Jan 2009 )

Ma première bécasse, je la dois à ma fidèle bretonne qu'un voisin m'avait donnée car il ne chassait plus et n'avait plus le temps de s'en occuper. 
Cette chienne, qui ne payait pas de mine, je n'eus rien à lui apprendre. Certes sa quête n'était pas celle d'un setter, mais quand elle tenait un oiseau dans le pif elle ne le lâchait plus. 

Ce jour de novembre, j'étais parti faire un tour au faisan sauvage ( à l'époque il en restait ) . Ne les trouvant pas, j'avais décidé de partir au bois. La chienne cherchait devant moi, dans une coupe de châtaigniers où subsistaient quelques bouleaux... 

Soudain, la chienne se bloque près d'un bouleau .. Je m'approche et essaye de voir le faisan... 
A défaut, je vis... une bécassse !  MA PREMIERE bécasse ! Une vraie soupière à un mètre de moi... Que faire ? Pour moi c'était LE gibier qu'il fallait mettre au tableau et revenir à la ferme du grand-père avec ce gibier aurait fait de moi un héros. 

D'ailleurs un peu comme pour Pagnol, dans le film "La gloire de mon père", âgé de mes 16 ans, cela aurait été MA GLOIRE ! 

Je refusai quand même de tirer l'oiseau par terre et pris la décision de faire voler... 
Cette grande dame s'envola vers moi, mais resté trop près des 2 acteurs stratifiés, il me fut impossible de la tirer. Ma première bécasse m'offrit juste une caresse sur la joue gauche avec son aile, frôlement que je n'ai jamais oublié. 

Depuis mes 16 ans, c'est à dire maintenant pendant 17 ans, je n'ai eu d'yeux que pour ce gibier.. 
 
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16 janv. 2010 15:56

Ma première. (Drac Christophe, le 14 Jan 2009 )

Ce moment-là, oui, je me le rappellerai longtemps  
Il y a 4 ans environ, lorsque j'avais pris depuis peu mon Vakim, je faisais plus les lâchers qu'autre chose, histoire de faire voir du gibier à mon toutou . Mais, ce jour-là, je suis allé en bordure d'un champ de pommiers car il y avait pas mal de grives. Vakim, lui, faisait sa balade sans trop y faire attention, mais en bordure de ce champ, il y avait un bosquet, et ma fripouille ne voulait pas sortir de là.
J'avais pas l'habitude d'avoir un chien et je voulais continuer à marcher pour faire quelques grives, mais Vakim était derrière une bécasse qui piétait. Je me suis mis à gueuler car il ne voulait pas m'écouter et je suis parti  .
Plus loin, j'entendis le chien revenir enfin... mais il revenait la bécasse devant le nez. L'oiseau, une fois sorti du bois et arrivé près de moi, prit son envol et PAM, au premier coup, il tomba  .
De joie je pris le portable et téléphonai à tous mes collègues chasseurs pour partager mon exploit et à partir de ce jour j'ai décidé de laisser faire mon chien, au cas où  ......
 
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16 janv. 2010 16:07

Ma première (Henri74, le 14 Jan 2009 )

Je pense ne jamais oublier ma première bécasse: 
Il y a plus de 20 ans : première année de permis ; ma première chienne un épagneul au doux nom de Mystie, 8 mois ; la propriété d'un copain, essentiellement des vignes, dans le Languedoc, mais une petite frange boisée de chênes verts autour ; le décor est planté. 

Nous avions l'habitude, le week-end, de lâcher dans la propriété quelques faisans pour distraire les invités du copain et on retournait tous les deux dans la semaine pour faire travailler mon jeune chien 

En bordure d'un fossé de vigne, Mystie est à l'arrêt : j'approche et fais partir une poule faisane, PAN/PAN trop rapide et loupée. Elle traverse la plaine et va se poser en bordure de bois. Nous poursuivons avec le copain et son Korthals en direction de ces bois . 

Arrivés dans le coin, les chiens quêtent très vite avec intérêt, le Korthal finalise un bel arrêt alors que ma chienne part sur la droite et à 50 m "arrêt" aussi !
Dilemme ! Qui croire ? le vieux ? ou la jeune ? 
Le copain décide d'aller voir son Korthal : la poule se lève, il tire et elle tombe. Mystie, elle, n'a toujours pas bougé.
"Tu vois, elle arrête sur la place chaude, mais mon "Bibi" lui il l'a bien trouvée ! Va chercher ta chienne " 
Dépitée, je vais au contact de la chienne et là, miracle, un "oiseau" s'envole ! Coup de feu au coup de bras et OUI ma première bécasse !

Depuis ce jour, Mystie et moi avons levé beaucoup de bécasses et parcouru bien des territoires mais jamais je n'oublierai la première. 
 
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16 janv. 2010 16:20

Ma première. (Jojo34, le 14 Jan 2009 )

Moi c'était pour ma seconde année de permis ..saison 2002-2003. 

La première année, je récoltai par deux fois des plumes... Cette année-là, je levais avec Margot la tricolore, beaucoup d'oiseaux... Un peu beaucoup précoce sur les coups de fusil genre le puceau trouvant sa première femme nue allongé devant lui ... (vous voyez ce que je veux dire ), j'étais aidé de surcroît, d'un formidable "tapotour shooting" ne me lâchant pas ! (aujourd'hui c'est guère mieux... mais quand même !) 

L'année suivante, alors que j'essayais de suivre Margot, celle-ci me bloque un oiseau... Je me dépêche pour tenter d'arriver à la chienne mais cela grimpe et une fois de plus c'est très propre... 
La chienne coule... coule... je suis en eau... et en perte de souffle, exaspéré par les ronces et la pente, quand l'oiseau se décide à décoller, à une quinzaine de mètres devant moi... Je l'entends mais ne la vois pas... Quand j'aperçois le bout de son bec, je comprends que je n'ai que deux mètres pour "la faire" et finalement c'est ce qui me sauve la mise... car, sans précipitation et pensant manquer l'oiseau, je lâche mon coup... et la belle bascule. Mon beau père accourt... pensant que je me suis tiré dans le pied tellement je hurle... Mais heureusement ... c'est de joie !!! Margot revient instantanément, passe devant nous sans nous regarder et se cale à 10 mètres, à l'arrêt  ..... FLA FLA .. une seconde décolle ...et mon beaup la tue !!! 

Un super moment ..et cette chienne ALORS !!! 
 
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16 janv. 2010 16:31

Ma première. (Velcro, le 15 Jan 2009 )

Pour moi ma première bécasse, je l’ai prélevée à 16 ans, en chasse accompagnée à Mégève en Savoie, après 4 jours de chasse. 
Pendant cette chasse, j’ai vu de très beaux arrêts sur des reines des bois et eu des occasions de tir mais je suis toujours bredouille quand nous partons le vendredi matin. Cependant, je suis en pleine forme malgré mes nombreux ratés. 
9H : rien, 10H : rien, 11h : arrêt ! Coulé... Imaginez le cœur d'un jeune chasseur dans ces moments-là !… Arrêt bloqué ! Bécasse ! Pan ! Pan ! Merdeeeee… encore raté ! 
J’ai le moral au plus bas... A 14 h30, je vois une bécasse décoller à 80 mètres de moi et je m’en veux de ne pas avoir essayé de la tirer. 

Le chien marque la place chaude puis coulé, arrêt, coulé, arrêt... Après 5 bonnes minutes arrêt bloqué ! Je tremble ! La reine décolle, je la tire sans la voir, sans savoir le résultat de mon tir. Le chien part... Je parle avec mon parrain de chasse, il ne l'a pas vue tomber non plus. Tout à coup je vois Rep, le chien, revenir avec ma première bécasse dans la gueule. Je suis aux anges et maintenant, depuis quelques mois, je me réveille avec cette bécasse naturalisée au-dessus de mon lit.
 
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22 janv. 2010 18:58

Journée de repos. (Titou, le 20 Jan 2010)
Ce matin, j'avais décidé de profiter de ma RTT pour faire la grasse mat et récupérer le manque de sommeil emmagasiné depuis quelques semaines... mais c'était sans compter sur ma petite morpionne qui est venue frapper à la porte de la chambre de papa !

Bien sûr, en moins de temps qu'il ne le faut pour l'écrire, elle a réussi à me mettre le bronx dans le lit et donc fini le repos du grand guerrier... Je me lève, il est à peine 7h00, il pleut et il fait nuit... démoralisant !

Levé pour levé, je décide de sortir avec les chiens en espérant que le soleil fasse son apparition. Je refais le point du matos : vestes, cartouches, et colliers des chiens sont un peu éparpillés à droite et à gauche, après cette période de non chasse. Je retrouve tout ce petit attirail et hop, nous voilà partis.

Je décide de prospecter un bois relativement simple, car un peu fatigué physiquement, je n'ai nullement envie de courir après Bamboo, qui elle, est en pleine bourre.

J'arrive au bois. Je me gare et prépare la chienne. Cependant, une odeur désagréable me chatouille les nazuques... Ca sent les plaquettes de freins. Je me penche et touche les jantes arrière du 4x4. Elles sont brûlantes! Mince, les plaquettes de freins sont restées collées. Bon, je décide tout de même de poursuivre ma sortie en espérant qu'elles se décollent dans la matinée.

La charretière est boueuse, et le bois rempli de flotte. Je repense alors au post de Jarailet qui se demandait dans quel bourbier il s'était mis...
Avec le déluge qui s'abat, faut vraiment être passionné ( ou con) pour sortir avec ce temps. Si on m'avait demandé de bosser... vous connaissez la suite !

Bref, avec toute l'eau qui tombe, mon béret ressemble à une éponge, ou au chapeau d'un vieux cèpe qui a reçu 20 litres sur la tête. L'eau commence à rentrer derrière le cou : je déteste cette sensation !

Je me demande ce que je fous là, et je n'ai toujours rien vu. Le bois ressemble plus à un marais de Charente qu'à autre chose. Pourtant cela n'a pas l'air de déranger Bamboo qui traque comme une malade. Je suis même obligé de lui mettre la grosse campane car avec le bruit de la pluie je n'arrive plus à la suivre.

Le bois fini, il faut que je me rende à l'évidence, y a rien ! Je remonte à travers champs pour rejoindre le 4X4. Mis à part le chant d'un coq et de l'eau, je n'ai rien vu..

Et les freins du 4x4 me direz vous ? Toujours bloqués ! Je sais ce qui m'attend cet après-midi.
Moi qui voulais passer ma RTT à ne rien faire... Y a des jours comme ça !
 
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22 janv. 2010 23:11

Virée au Pays Basque.( Gégé40, le 04 Nov 2009)

A l'invitation de Jarailet je me suis rendu dans son fief pour une journée de chasse à la bécasse. Comme personne n'est sûr de la météo, nous avions convenu d'un jour le plus tôt après l'ouverture autorisée fixée au 1er novembre et ce fut donc aujourd'hui que nos trois loulous s'étaient donné rendez-vous au pied des pentes que nous avions foulées une première fois ce printemps.
La matinée était déjà bien entamée quand nous arrivâmes sur place et un temps couvert nous accompagna jusqu'à l'heure du casse-croûte. La quête des chiens s'était réglée et Am'Ka nous assura trois beaux arrêts mais la belle avait chaque fois déserté les lieux.
La reprise fut un peu plus douloureuse et l'attaque d'une pente plus dure que les autres arriva sans peine à nous sortir des gouttes de transpiration en quelques minutes.
Toujours un très bon travail des chiens et un nouvel arrêt d'Am'Ka me fit dévaler la pente qui me séparait de lui sans résultat car l'oiseau s'était une nouvelle fois volatilisé.
Nous arrivions vers la fin de l'après-midi et allions entamer le chemin du retour quand Cyrus prit une émanation se mit à couler ventre à terre sur le petit chemin bordé de hêtres sur lequel nous étions. La bécasse gicla d'un roncier situé dans notre dos et dans un même réflexe deux coups de fusil vinrent arrêter l'envol de la belle. Nous avions tiré tous les deux et touché l'oiseau.
Première bécasse Souletine après une très belle journée passée en montagne.
Encore une fois un grand Merci à Jarailet pour son invitation, quel plaisir de partager ces moments de chasse dans ces paysages splendides.
...............................................................................................................................:
(Jarailet, le 06 Nov 2009) 
Après trois pilules de phosphore, j'ai essayé de me remémorer le dialogue qui a suivi les coups de fusil...

<< Magnifique !
- Super !
Grande poignée de mains. Examen de la belle...

- Elle a pris les deux coups. Tu as dû la toucher le premier
- Mais elle a complètement basculé au tien
Caresse aux 2 toutous (Am'ka faisait la g...,lui qui quêtait plus bas au moment du tir), lissage des plumes assez ébouriffées...

- Super ! 5 arrêts et pour finir, cet oiseau. C'est la cerise sur le gâteau !
- Je suis bien content
Lissage des plumes toujours aussi ébouriffées (peut-être a-t-elle été caressée à l'envers tout à l'heure....)

- Elle a dû piéter le long des ronces mais comment a-t-elle fait pour que le chien soit en défaut au bout alors qu'elle lève derrière nous ?
- Un petit saut peut-être, ou Cirrhus a pris le contre ?
- Quelle journée ! Ces arrêts, le paysage, et là, la "cerise....."
- Ah oui, je suis bien content
........ Lissage des plumes.....

- C'est peut-être celle qu'Am'ka a arrêtée à l'entrée du sentier ?
- Oh, c'est loin, elle aurait fait un sacré vol...
- C'est vrai, mais en plusieurs remises, elle aurait pu arriver là...
........... Plumes toujours ébouriffées .........

- On a quand même eu de la chance. Pas de pluie, des arrêts, même si les oiseaux n'ont pas tenu, et pour finir, la "cerise..... "
- Oui alors ! J'avais un peu peur mais là, je suis bien content ! >>

.............Finalement la belle convenablement peignée est mise dans la poche d'où elle ressortira, toujours ébouriffée, pour la photo finale................

Le dialogue continue jusqu'aux voitures. Je vous épargne le copié-collé !

Non, mais sans rire, j'étais bien content !
 
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28 janv. 2010 15:06

La têtue avait raison ! (Dan66, le 28 Jan 2010)

Aujourd'hui 4 bécasses de levées, deux vues et aucune de tirée. J'avais pris les deux chiennes en espérant que la grande pourrait en montrer à la petite mais...
La première bécasse est coulée dans le sale par Ricka. Je reste sur le coupe feu car l'endroit est très sale. Ricka coule vers moi, mais au moment de sortir du bois la bécasse doit m'apercevoir et elle rentre à nouveau dans le sale sans que je puisse la voir. Ricka et la petite Chiqua la recherchent mais elle est introuvable.
La deuxième est arrêtée par Ricka au fond du ruisseau, à cent cinquante mètres en dessous. Il me faut un certain temps pour traverser le mélange de bruyère, chêne vert et j'en passe. Je finis par rejoindre Ricka avec la petite Chiqua, mais la bécasse aussi nous a entendus et elle se défile sans que je la voie.
Pour les troisième et quatrième, c'est la grosse B---e !
La petite arrête une bécasse au-dessus du chemin, mais comme d'hab, je reste sur le chemin car c'est sale. Le beeper sonne de façon continue quand j'entends Ricka qui se rapproche sur la droite. Je me dis : "La garce, elle a entendu le beeper."
Mais la cloche tinte, puis on ne l'entend plus. Bizarre!... Elle se rapproche encore vers Chiqua (tout ça se passe à 30m au-dessus de moi).
Tout à coup, la bécasse s'envole mais je ne peux pas la tirer.
Je me demande ce que faisait Chiqua sur la gauche. Cette bécasse devait piéter? En fait je n'en sais rien...
J'appelle Ricka en lui disant que ça a volé, mais la chienne continue à exploiter, elle coule toujours en direction de Chiqua. Et je pense "Quelle mule, quelle têtue !" et j'en passe....
J'appelle encore et une deuxième bécasse s'envole !
Un peu loin, je ne peux toujours pas la tirer et je reste comme un gland.
Comme quoi on n'est jamais sûr de rien !

J'ai quand même passé une bonne journée et je suis rentré me mettre au chaud car, même chez nous, aujourd'hui il ne faisait pas chaud : 2°C mais avec un vent fort, c'est pas terrible.
 
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30 janv. 2010 15:51

Sa vision des choses ! ( Bébel, le 30 Jan 2010 )

Je suis Esys, j'ai pas loin de 7 mois et je vais vous raconter ma matinée.

Hier j'étais en pleine forme mais mon maître n'a pas voulu se mouiller. Alors, pour passer mon temps, je me suis occupé du petit rosier de ma patronne, et après, des claquettes etc ...
Aujourd'hui, il rentre à 6h30 du travail et il dit à sa femme de le réveiller à 8 h pour aller à la chasse. Mais elle est partie et lui il fait surface à 9h (la tête dans le c...)

Départ à 9h30, bien sûr dans le coffre car je n'ai pas le droit d'aller sur les sièges.
Sympa cette promenade en forêt. Je suis en forme et je commence à m'éloigner de lui. Il ne me dit rien. Pas beaucoup de monde à la chasse, à part nous...
Vers 11h, une odeur me chatouille les naseaux. Je me dirige vers elle et là, un oiseau décolle. Je le course mais il va plus vite que moi. J'entends PAN PAN mais il disparaît.
Je vais rejoindre mon maître qui me caresse, me félicite (enfin, je crois). Nous repartons dans la direction de cet oiseau avec un long bec. Je le recherche, mais rien.

30 min plus tard nous repassons près d'un chêne, moi d'un côté, lui de l'autre. Je me bloque ( eh OUI mon premier arrêt ferme).
Mon patron me cherche, je l'entends arriver derrière moi. Mais ce bel oiseau aussi l'a entendu ! Il décolle et de nouveau PAN ! Mais il continue son vol. Moi je suis content mais lui il fait PAN encore et il gueule après, je ne sais pas pourquoi. Malgré tout, moi, j'ai droit aux caresses.

Demain j'espère qu'on va aller le revoir.

Mais demain, s'il fait PAN ou PAN PAN et qu'après il gueule, je le mords !
 
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31 janv. 2010 23:12

Le petit y croyait, lui ! (Gilles3364, le: 31 Jan 2010)

Ce matin, pour une fois, pas de pluie mais une belle gelée blanche -3°C. C'est Eiko qui s'y colle, joyeux d'avoir été choisi.
Démarrage en fanfare avec quête à 200m dans tous les sens, pendant à peu près une heure. Ensuite le rythme ralentit un peu et, pour la chasse, surtout quand on est un bébé, c'est mieux.

Sur un petit plateau de chênes et de houx, le pépère se bloque à 50m devant moi, comme à chaque fois un peu droit, un arrêt prudent.
Dès que je suis à sa hauteur, nez haut il avance très doucement avec application dans le labyrinthe de houx.
Il remonte l'oiseau sans s'arrêter, 1 mètre devant moi. Il stoppe, toujours pas de spectacle mais fla fla fla fla ça part à 5m, efficace. Pan !! Apporte ! Ca, pour l'instant, le rapport c'est pas son truc mais son comportement s'améliore.

Toujours tranquille à côté de moi pour la séance bague + trou et cette fois-ci, dès que tout est rangé dans la veste, il repart à fond. Tiens, ça commence à aller mieux au coup de fusil.

Je choisis de faire le haut d'une grande pente ensoleillée un peu sale, mais le pépère est en super forme et la forêt est sèche, alors il faut en profiter.
Eîko quête devant moi à 80m-100m. Sur toute la première partie de pente rien, tout est calme, quand soudain je réalise que je n'entends plus la cloche.
Rapidement, je trouve le petit troll à l'arrêt derrière un chablis, juste la tête et le museau au-dessus du tronc pour mieux sentir. Devant lui un gros fouillis de houx et plus loin un arbre énorme au sol. Pas facile comme situation pour un bleu.
Je me place à sa hauteur, il coule sur 10m en direction du gros arbre couché, s'immobilise, hésite à gauche de l'arbre, tourne la tête... finalement ça sera à droite. Moi, je reste zen puisque lui il est super zen. Et hop, elle décolle 10m derrière le chablis, complètement masquée, raisonnablement pas tirable donc je n'ai pas tiré. Je félicite le petit qui a pris la bonne option et a parfaitement géré cet oiseau remisé sur une zone vraiment protectrice.

On part dans la direction prise par la belle. On cherche 30mn, nada. Je décide de terminer cette pente au soleil. Il nous reste environ 1/2h avant d'arriver à la route. Eîko, toujours pétillant, ouvre un peu sa quête. Il est devant, sur le haut de pente, mais au moins à 150m.
Pour la 3ème fois plus de cloche. Je sais qu'il est un peu loin et qu'il va falloir que je le cherche. Une bonne occasion pour vérifier la fermeté des premiers arrêts du jeunot.
J'avance sur la pente. Il ne devrait plus être très loin maintenant. Un instant d'hésitation, je me retourne, une fougère qui se relève attire mon attention. Une tache sombre sous les houx, pas de doute, il est tanqué là-dessous et je suis face à lui.
Je décide de contourner pour fermer l'envol plongeant dans la pente, au cas où, et je me place 2m derrière le chien qui ne bronche toujours pas. Je savoure ce moment, le silence profond de la forêt. Est-elle devant ?
La bécasse craque et décolle derrière le houx, à 10m. Je lâche mon premier coup à travers les feuilles sans y croire vraiment, en me disant pas de bol elle était trop masquée par le feuillage, on fera mieux la prochaine fois mais super content du travail d'Eïko et surtout de son dernier arrêt impeccable.

Je récupère le loulou, le félicite abondamment. Pour moi c'est assez pour aujourd'hui on va rentrer la tête pleine d'émotions. Lui, il a une autre idée en tête, il avance doucement dans la direction de l'envol comme s'il remontait une odeur. Je marche derrière lui, intrigué. Il continue sur une dizaine de mètres, tourne à gauche puis s'arrête. Je regarde devant lui, au sol, la bécasse est là, couchée sur le ventre, morte.
Alors là, je suis scotché ! Super séance de félicitations et dans le contentement général, monsieur se lâche même un peu et mordille l'oiseau.
Encore un petit pas de plus peut-être vers un futur rapport.

Du beau boulot mon gros, je ne te mets que 9/10 parce que la perfection n'existe pas. Et je peux te dire que je sais maintenant que tu chasseras et en plus avec efficacité. Peut-être avec un style sobre, prudent mais qu'importe.
 
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01 févr. 2010 10:26

Un 11 Novembre 2050…(Titou64, le 31 janvier 2010)


Avec le réchauffement de la planète, bien des choses ont changé.
Tout d’abord le temps : jadis, il y avait soi-disant des saisons : 4 si je me rappelle bien.

Le printemps, avec tous ses oiseaux qui se mettaient à chanter pour annoncer le renouveau et le début d’une nouvelle année.
Puis, l’été, avec ses chaleurs et orages pendant lesquels on pouvait observer des petits oiseaux noir et blanc, rapides comme l’éclair qui s’appelaient Hirondelles.

Venait ensuite l’automne et ses belles couleurs pourpres et jaunes, saison qui annonçait le repos de la nature et la migration des espèces avant l’hiver.

Dernière saison pendant laquelle la nature se parait d’un épais manteau blanc. Tout cela n’est pas si vieux que ça, mais la stupidité des hommes, leur inconscience et leur « je m’en foutisme » ont entraîné un effet irrémédiable et précipité vers la disparition des saisons. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été prévenus, mais le pouvoir et l’argent ont pris le dessus sur la raison.

Avec la disparition des saisons et le bouleversement du climat, c’est aussi la faune et la flore qui ont changé.

Les glaciers ont quasiment disparu. Dans les Pyrénées, il n’y en a plus. Il faut aller dans les Alpes pour voir le dernier.

De même, avec les multiples coups de vent, comme Klauss, la forêt a peu à peu perdu du terrain. D’ailleurs, les pins des Landes n’ont jamais été replantés, faute de financement et par désespoir des propriétaires qui ont vu à chaque tempête leur effort réduit à néant.

Les haies ont été arrachées pour pouvoir pratiquer une agriculture intensive, avec des champs de céréales à perte de vue. D’ailleurs, là où jadis on trouvait des perdrix sauvages, on ne trouve plus rien. De même, les chasseurs aussi ont quasiment disparu. L'état les a remplacés par ce que l’on appelle désormais aujourd’hui des Régulateurs d’espèces.

Et oui, ça aussi ça a changé. Autrefois, la Chasse faisait partie des loisirs, comme la pêche, le golf etc..
Aujourd’hui, la chasse n’est plus. Tout a commencé avec la disparition des coutumes.
Un exemple : la chasse à la Palombe. Cette chasse ancestrale réputée dans le SUD OUEST provoquait un statut quo dans l’activité entière d’un village. Tout s’arrêtait quand les Bleues descendaient au pays. Maintenant, la migration n’existe plus. Les palombes restent en haut, se sédentarisent. Les grandes plaines de maïs ont stoppé leur migration. D’ailleurs pourquoi migrer puisqu’il ne fait plus froid ? Alors, tous les anciens et passionnés ont rendu les armes provoquant ainsi le déclin du nombre de chasseurs. Les jeunes n’ont donc pas repris la relève et se sont contentés de jeux vidéos..

Il en est de même pour d’autres chasses, comme la tourterelle, les canards… etc. Alors le gouvernement a décidé de remplacer les chasseurs par des régulateurs d’espèces, payés par l’état, un peu comme des gardes fédéraux en somme... C’est eux qui ont la tâche de réguler les espèces.

Bien sûr, il reste encore quelques passionnés de chasse, même si elle ne ressemble plus à celle d’antan. Je me rappelle, jadis, nous pouvions chasser partout sur une commune. Nous parcourions les champs à la recherche de gibiers comme les faisans, perdreaux et cailles sauvages. De par leurs ruses, et les mille et un endroits où le gibier pouvait se dissimuler, cette quête était passionnante.
Maintenant, pour trouver du gibier dans un biotope équivalent, il faut se rendre dans des domaines privés, là où subsistent encore quelques haies et bocages intéressants, qui changent des grandes immensités de prairies sans arbres ni haies. Bien sûr, ce n’est pas donné et cela en a incité plus d’un à ranger définitivement son fusil au placard.

Je me rappelle aussi un gibier recherché autrefois par bon nombre de passionnés : LA BECASSE.
Ce fut l’un des plus beaux, des plus nobles gibiers. Malheureusement, lui aussi fut victime de sa réputation et de la stupidité des hommes. Incapables de limiter le nombre de prises, certains ont prélevé plus que de raison. Des cartons ont été faits, et la reproduction des années suivantes s’en est trouvé atténuée. Ajouté à cela, la destruction de leur zone de nidification qui a précipité la disparition de cette espèce si fragile. En Sibérie, les tourbières, qui représentaient 1.4 millions de Km² ont été détruites pour fournir de l’énergie aux pays d’ EUROPE. Certes, il reste encore quelques oiseaux, mais l’espèce est désormais protégée, comme la plupart, avant qu’elles ne disparaissent un jour proche comme toutes les autres….

.....Et si cela n'était pas une fiction ?
 
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01 févr. 2010 11:50

Field dans un carré de tomates ! (Preux, le 1er février 2010)

Ce n'est pas une histoire de chasse, mais c'est une histoire de setter...
Alors, je me lance:

Il faut vous dire, en préambule, que j'ai la chance de bénéficier d’un grand jardin, clos de murs, d’une superficie de 1600m² dont j’avais laissé un bon quart en prairie, tondue à 15 cm pour travailler des jeunes chiens sur cailles…
D’habitude, je lestais mes cailles avec un morceau de plomb à la patte pour qu’elles ne fassent qu’un petit vol.

Ce jour là, j’avais décidé de faire travailler un tout jeune setter, Mousse.
Je prends mon épuisette, et j’attrape une caille dans ma volière…
Mais je ne retrouve pas mon lest. J’ai beau chercher partout, rien !
En fouillant mes poches, je tombe sur le trousseau de clefs de la maison… A l’estime, il fait à peu près le même poids que mon morceau de plomb habituel…
Petite hésitation, puis je me décide : j’attache le trousseau de clefs sur la caille et je la pose dans ma « prairie »…

Je prends Mousse à la longe, le fais passer à bon vent de l’oiseau et… Arrêt ! Je caresse le chien tendu sous l’émanation, caresses accompagnées de « pscht » répétés. Au bout d’un moment, je pousse la caille avec un long bâton dont je m’étais muni, et la caille décolle…

Mais c’est qu’elle vole bien, cette caille !
Elle vole même très bien !
Elle vole si bien quelle passe par-dessus le mur, avec le trousseau de clefs qui pendouille au bout de sa patte et la voilà chez le voisin…
Merde ! Merde ! Merde !

Dilemme ! Ou je laisse tomber en expliquant à ma femme que j’ai perdu mes clefs, ou je vais voir le voisin qui me tient déjà pour un dangereux maniaque qui tire régulièrement des coups de pistolet d’alarme dans son jardin…
J'ai choisi la deuxième solution et j'ai sonné chez le voisin avec mon épuisette sous le bras et le chien en laisse….

Je ne vous décris pas la tête du voisin quand je lui ai expliqué mes soucis. D’abord très méfiant, il m’a finalement laissé entrer, et j’ai immédiatement organisé un field trial sur caille dans son potager …
Pour finir Mousse m’a claqué un arrêt d’anthologie dans le carré de tomates, j’ai coiffé la caille (et mes clefs) avec mon épuisette et j’ai regagné dignement mes pénates après moult remerciements.

Je ne sais pas si c'est une impression, mais, depuis ce jour mémorable, chaque fois que je croise mon voisin, il me semble qu'il me regarde bizarrement....
 
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jarailet
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08 févr. 2010 19:45

Fredo ? il percute pas ce garçon ! (Jojo34, le 08 Fév 2010)

Jeudi de cette semaine, Fredo m'appelle. Il est désespéré : depuis quelque temps 4 bécasses se moquent ouvertement de lui et là il est vraiment énervé !
Je propose de lui venir en aide, parce que pour ce genre d'oiseau une fine gâchette et un très bon chasseur sont nécessaires !

Bref, dimanche matin RDV à 8h30 ...
Quand j'arrive chez lui, il me dit : "Non ! laisse Epice ici ! Elle va nous foirer la chasse !" Cela commence !

Alors que nous nous rendons sur le lieu d'une première "série", Fredo m'explique : "Celle là ? c'est une grosse SSS, faut pas faire de bruit, faut pas parler sinon on ne la verra pas..." Je comprends vraiment pas comment il a pu croire que je ne saurais pas me taire !

Nous nous rendons sur place, en silence... Doucement, nous descendons... Ca y est ! TURLUBEEEPPP ! Baya nous fait signe ! Je pars à droite, lui à gauche et nous arrivons vers le chien... Je reste en hauteur, position dominante, Fred lui, contourne et arrive par la gauche et dessous. Le soleil du matin m'éblouit, je ne vois pas grand chose... Je sais que Baya est là, sous moi, et Fredo encore sous elle... Au moins je ne reviendrai pas avec l'un des deux en guise de trophée ! Soudain, alors que je n'ai rien entendu, Fredo me "bade" : A TOI !
Je me réveille et je vois enfin la SSS - heu, la coquine- invisible ! Un premier coup, puis un second... au coup de bras. Merci soleil ! Mon second coup a tapé, à 30 mètres de là, le chêne derrière lequel elle venait de passer ! Celle là, dit on avec Fredo, elle a eu chaud aux fesses ! Dommage... Nous reprendrons par trois fois sa piste mais le fantôme en elle s'est déchaîné et nous ne la reverrons plus !

Nous partons sur une autre... Il fait chaud, j'ai tout mouillé la casquette et c'est, ma foi, bien agréable !
Alors que nous avons fait des zig et des zag et des en haut puis des en bas, Baya redescend, et là encore... TURRLLLUBEEEP ! Vas-y, redescends ! A donf, Fredo de nouveau sur la gauche et moi de nouveau à droite... Alors que nous nous rapprochons de la chienne, j'observe et, à 10 mètres d'elle à peine, je me place. Je siffllote pour avertir Fredo de mon poste... Baya ne bouge pas... Cela fait un moment déjà qu'elle sonne ! Je me dis que cela sent bon... ce n'est pas une place chaude...

Tout à coup j'entends "PAN ! PUTAING !de b@ de @ !" Alors que j'arrive sur Fredo, je le vois qui me regarde avec des yeux de cocker... Il me dit :" J'ai pas percuté !... Il a pas percuté je te dis !"

Il observe mieux le fusil et comprend l'entourloupe. La sécurité s'était à moitié enclenchée... et son croisillon n'est pas parti !
Quel dommage ! Placée sous le nez de Fredo, celle là a décollé un mètre devant lui au moment même où il a aperçu son cul d'indien !

Et voilà... un Fredo qui fait la tronche et qui est dégoûté !!!

Nous la relèverons 3 ou quatre fois encore, enfin, des places très chaudes, mais pas d'oiseau ... (ouais elles ont dû comprendre qu'avec moi valait mieux la jouer : "chui pas là" , Fredo, encore, je comprends : comme je vous le disais, il percute pas ce type ! )

Bref une matinée très sympa. Pas d'oiseau dans le carnier mais me suis régalé !

Du coup Fredo est content aussi... Elles vont encore l'amuser jusqu'au 20 !
 
titou64
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12 févr. 2010 10:06

Un lancer record ! (Titou64, le 12 février 2010)

2005. Y a des fois où on aimerait retourner en arrière dans le temps. :-?

A cette époque, mon père et moi sortions d'une année complète à construire ma maison de A à Z.
Autant vous dire, que cette année là, le fusil et les cannes restèrent rangés au râtelier.

Afin de me récompenser de tout ce joli boulot et ce temps sacrifié, je m'étais offert une nouvelle canne à carpe destinée aux lancers longues distances. J'avais fait péter le portefeuille comme on dit, et déboursé pas moins de 250 euros pour cette canne.

Comme un gosse à qui on vient d'offrir un nouveau jouet, une fois rentré à la maison, je m'empresse de faire les premiers tests.

Je me dirige dans le champ à coté de la maison qui fait un hectare. J'ai largement la place, la 1ere maison étant située à 200 m.
Je commence par un plomb de 80 grammes. Les 1ers essais sont laborieux, mais au fur et à mesure, je commence à prendre en main la canne et maitriser son blank. Les distances de lancers commencent à augmenter.

Je décide alors de passer à un plomb de 100 grammes. J'arrive à atteindre des distances qui avoisinent les 100 m et ce, avec du nylon en 35/100e .
Je pense alors pouvoir faire mieux avec un moulinet équipé de tresse.
Et puis, j'entends la baronne qui crie : "A table ! "
Je rétorque : "Ok, chérie, un dernier essai "..

Et là, je me prépare à mettre toutes mes tripes dans ce lancer, comme si ma vie en dépendait.
Je lance alors ma canne, le scion fouette l'air et j'entends alors un "FOUIT" . Je m'empresse de regarder le scion : R.A.S. ...ouf !!

Pourtant je m'aperçois très vite qu'il y a un problème car le fil ne déroule pas... Au même instant, j'entends un fracas en direction de la ferme située à 200 m de là...
Mince ! j'ai cassé et le plomb est parti tel un obus s'écraser sur je ne sais quoi en face... Est-ce sur les tôles du toit ? Est-ce sur le camion ou la voiture du voisin ? Ou que sais-je encore ?
Je m'empresse alors de rentrer à la maison et autant vous dire que le repas eut du mal à passer... Après avoir fait la vaisselle, je propose à mon amie d'aller se promener mine de rien sur la route, de passer devant chez le voisin pour voir où le plomb était tombé et surtout, dans la mesure possible, récupérer l'arme du crime, car dans le village de 150 habitants, autant vous dire que je suis le seul carpiste !

Nous sommes passés deux fois devant chez le voisin sans que je puisse voir quelques dégâts que ce soit... Personne n'est jamais venu me voir pour ce problème et depuis, je ne sors plus mes cannes dehors pour faire des essais de lancers...
Je me suis trouvé un joli petit lac à 3 km à peine de chez moi où je peux m'exercer au lancer en toute tranquillité et surtout en toute discrétion ...
 
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jarailet
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19 févr. 2010 11:20

Nostalgie de fin de saison. (Mimi40, le 18 Fév 2010)

Pour ma part aujourd'hui 18 février, dernière sortie de la saison. Comme le temps passe vite !

Grand soleil radieux, ça sent les prémices du printemps, déjà hier soir vers 20 H remonte d'un petit vol d'oies. Dans ma haie de laurines, le troglodyte construit son nid et les mésanges charbonnières sont en couple.
10 H : il est grand temps de partir à la rencontre éventuelle d'une belle !

Mais non, je ne suis pas très en retard, à 20m de chez moi, la route traversée, j'enlève la laisse à mon setter et la remplace par un collier muni de la campane.
Scott travaille bien, on dirait qu'il devine que c'est déjà la der, nous montons un tuc, puis redescendons dans un petit vallon, très riche en arbousiers et jeunes pins, sous les fougères aigles mises à terre, la mousse tapisse généreusement le sol.
Le galop se ralentit, une bécasse ne doit pas être très loin. Il coule, il arrête, puis reprend sa quête. Elle a dû se défiler, il faut dire qu'une campane n'est peut-être pas la meilleure technique de fin de saison, mais bon, je ne sais pas chasser à l'aveugle! La scène se renouvelle 3 fois, sur 60m environ, enfin Scott s'immobilise définitivement. Je suis dans une pente, plusieurs arbousiers forment un rideau, si la belle décolle, il va falloir tirer très vite.
Finalement elle décolle à deux mètres de hauteur. Je tire au coup de bras, je ne la vois déjà plus, mais un nuage de plumes virevolte ! Scott saisit la mordorée mais comme d'habitude il ne la rapporte pas.

En sortant le carnet de prélèvement, ma joie est mêlée de nostalgie. Je réalise le temps qui file, j'ai passé tellement de moments inoubliables avec mon tricolore qui va entrer à la fin du mois dans sa 10 ème année, ça pourrait être la dernière rousse de notre binôme.

Allez, si St Hubert le veut bien, nous rempilerons volontiers pour la prochaine saison.