Mon histoire ne concerne pas la bécasse et je m'en excuse d'avance mais je tiens à la raconter quand même.
Pour tout dire elle commence même à dater un peu car elle s'est passée il y a 12 ans.
Première saison de chasse pour moi, le perdreau vient de fermer et il ne nous reste qu'à nous concentrer sur le lapin et le lièvre.
Et oui, point de bécasse dans ma garrigue natale pas plus que dans les vignes. Les anciens au moments du repas parle parfois d'une remise
à bécasse, celle où il y a des années auparavant l'un d'eux avait eu la chance d'en tirer une au bord du ruisseau qui serpente dans cette chasse
privée, haut lieu de la camaraderie et des adorateurs de la dive bouteille et gueuleton en tout genre.
Je représente tout de même la troisième génération de la famille à chasser sur ce domaine, et apparemment je présente déjà de bonnes dispositions
cynégétique et gastronomique pour entrer dans ce "cercle des poètes en voit de disparitions".
Ce matin de décembre est tel qu'on les aime au bord de l'étang de Thau, ensoleillé et radieux qui permet de réchauffer les jeannots et les vieilles carcasses de mes aînés chasseurs.
Certains affairés à faire une grosse mate en bord de vigne au chien courant car il est évident que passer un certain âge il est plus facile de faire courir
les chiens et de se poster que de crapahuter dans la vigne collante fraichement labourée par les soins du propriétaire la veille.
Pour mon père et moi le bord des vignes et des fossés sera plus avantageux aux vue des gelées de la nuit passée.
La tricolore de mon père qui ressemble plus à un mâle pour tout dire tant elle est massive se délecte de cette chasse du poil et
s'affaire donc à la tâche dans un fossé séparant deux vignes.
"Ah il y a eu du passage" me dis mon père vu les agissements de Fanchon.
"Attends deux secondes j'ai le café qui me travaille". Je sais, pas très poétique mais quand il le faut, il le faut!
"Pisse et tu me rattraperas on avance doucement".
Je casse donc mon vieux robuste juxtaposé, possession de l'arrière grand père et don du grand père
au "nouveau chasseur". J'aurais préféré un Verney Carron neuf mais non, papi était trop radin!
Je casse donc mon fusil, le cale sur l'épaule et le coince avec la tête. Je fais mon affaire tant bien que mal sur une souche de vigne et moment de tout remballer je fais un pas de coté et fizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz!
Le jeannot remiser au pied de la souche dans une touffe insignifiante d'herbe venait de démarrer après avoir reçu sur la tête une partie
de se que je venais d'évacuer!
"Oh le con"!
Juste le temps de fermer la braguette, attraper le fusil et PAN! Le premier coup est en dessous!
Oui j'aimerais vous y voir vous, avoir réussi à tout rentrer en quelques fraction de seconde et mettre le premier coup au jaugé!
Deuxième et dernière chance, PAN! Cette fois il y est.
Le temps de me retourner pour voir mon père lui mort de rire et Fanchon qui n'avait rien compris arrive pour se saisir du jeannot et me le ramener!
Typique d'un film me direz vous? Je croyais cela aussi avant que ça ne m'arrive et heureusement que j'avais mon père comme témoin
ce jour là pour affirmer ce qui m'étais arriver, sinon je pense qu'on aurait eu beaucoup de mal à me croire!