Le souvenir de sa première bécasse : cela reste un moment magique .
Cela fait quelques années maintenant mais je m'en souviens comme si c'était hier au soir .
Je venais de passer l'après midi sur le terrain de chasse de mon père , à la maison blanche à coté de chez ma grand mère , grande chasseuse en son temps . Nos deux chiennes , Gamine et Gitane , setter croisé épagneul , étaient dans un fourré au milieu des arbres couchés par la tempête de 1999 . Elles tournaient pas mal et je m'attendais à les voir à l'arrêt sous peu .
En me déplaçant au milieu des ronces pour garder l'oeil sur les chiens , un faisan décolla à coté de moi et je le ratai superbement en y mettant mes deux coups de fusil . Les deux chiennes venaient de partir à ma poursuite dans la direction de fuite et on arriva dans un couloir au milieu des ronces inextricables . Les chiennes passaient devant moi et à 10 mètres , elles se bloquaient toutes les deux à l'arrêt .
Je me plaçais correctement et prenais le temps de reprendre mon souffle avant de faire bourrer les chiens . Etant complètement scotchées , les deux chiennes n'avaient pas bougé d'un souffle . Je les faisais bourrer et alors que je m'attendais à retrouver le faisan , c'est une belle mordorée qui s'élançait dans le couloir de végétation dans la faible luminosité du jour qui commençait à tomber .
Je lâchais mon premier coup et la bécasse tomba net . Je m'élançais en direction du taillis et , alors que je pensais la trouver raide , je la vis se faufiler au milieu des buissons en piétant au milieu du roncier particulièrement dense à cet endroit . Je plongeais littéralement dans le buisson pour essayer de l'attraper avec la main mais il me manqua 10 centimètres pour la mettre dans ma main .
Je me mis alors à tasser les buissons pour permettre aux chiennes de prendre le pied et de me la rapporter , je la voyais dans l'obscurité essayer de s'envoler dans une éclaicie , les chiennes derrière elle.
Malheureusement , la nuit tomba rapidement et je dus cesser les recherches pour éviter une chasse prohibée.
Je rentrais chez ma grand mère et lui expliquais la scène . Elle me réconforta comme elle savait si bien le faire et le lendemain , après le lycée , je pris les deux chiennes et retournais sur les lieux . Gamine et Gitane ne tardèrent pas à me la bloquer de nouveau et je n'eus pas le besoin de la retirer , elle était désailée . La Gitane me la rapporta et nous pûmes tous les trois nous féliciter de cette première bécasse .
Depuis , ces deux chiennes ont malheureusement rejoints le paradis de chiens de chasse , elles ont bien mérité le repos après les années de bonheur que nous avons eu ensemble à la chasse .
Au revoir mes belles , je ne vous oublierais jamais !