10 juin 2020 12:14
Ne vous inquiétez pas !
C'est normal qu'elle ne soit pas née dressée pour l'agility : c'est un setter !
Et elle n'a qu'un an.
Impossible d'espérer d'elle un comportement de malinois ou de king charles...
Vous serez forcément décalées, toutes les deux, par rapport aux autres, mais vous allez vous régaler.
Il faut s'appuyer sur les qualités du setter, pas leur demander de changer pour faire comme les autres. Ils sont plus sensibles à la voix qu'aux mains et ils foncent à dix mètres devant. Il faut anticiper plus, les guider avec des ordres clairs plus qu'avec des gestes, et profiter de leur enthousiasme pour le jeu.
Pour Tosca, qui ne fait plus d'agility malheureusement depuis que sa partenaire est partie faire des études loin, nous avions fait beaucoup de petits exercices répétitifs (saut, cerceau, table, ... ) pendant nos promenades et insisté sur ce qui permet de la guider à distance : droite, gauche, devant, etc.
Nous avons pris en compte aussi ce qu'elle aimait le plus comme récompense : les croquettes la distraient trop, elle est en revanche très sensible aux félicitations (et au bisou sur le nez à la fin du parcours, grand moment de ridicule, assumé !).
Il faut aussi savoir lâcher prise : le jour où des troupeaux d'oies sont passés sur le parcours, pas la peine d'espérer qu'elle va faire le slalom, c'est sûr qu'elle aura le nez au sol tout le temps. Tant pis pour la séance, on reste calme ! Ca ne sert à rien de la secouer comme on nous l'a parfois conseillé : ça la pétrifie, elle croit qu'on ne l'aime plus, elle en reste toute tremblante et on n'en tire plus rien.
Petit à petit, elle s'est concentrée, elle a pris un réel plaisir à faire tous les obstacles, elle a acquis un vocabulaire incroyable et elle a fait des parcours superbes, à une vitesse folle.
Nous n'avons jamais fait de compétition, ce n'était pas le but, ce qui comptait, c'était la complicité avec elle. Et on en voit les effets positifs : elle est très bien éduquée, comprend tout ce qu'on lui demande, sans que jamais on n'ait eu à faire les fastidieuses heures de marche en rond que proposent certains clubs.
Nous avons fait de l'agility avec notre setter irlandais, aussi, il y a longtemps. Pareil : il a fallu affronter les commentaires désobligeants sur sa race, prendre le temps de comprendre comment il fonctionnait, mais il a adoré, et nous aussi. Et quelle allure !
Ce ne sont pas les chiens rêvés pour faire de la compétition à haut niveau, sans doute, ils sont plus imprévisibles et plus foufous que d'autres chiens, mais vous allez vous régaler quand même avec votre setter. C'est ça qui compte, il me semble : moi, j'ai un chien et je fais de l'agility avec lui, je ne choisis pas le chien pour faire de l'agility.
Vous allez voir, vous allez vous amuser avec Praya. Mais il faut lui laisser un peu de temps pour apprendre et découvrir le plaisir de faire le parcours, de vous faire plaisir aussi.
Faites attention, surtout, de ne pas la faire sauter trop haut : les setters ont souvent les hanches fragiles et ils ne se ménagent pas...
Haut les coeurs !