06 nov. 2011 16:02
Merci à vous tous pour votre soutien. C'est bien dur. J'essaye de sortir avec Fizz pour me faire penser à autre chose, elle honore bien sa soeur en montrant de belles choses, mais le cœur est déchirée....Voici le résumé de sa vie, en quelques lignes.
A Flaine des Lyres du Laudon, plusqu'une chienne, une amie....
Issue d’une union inespérée, ta mère Clusaz a fait le trajet aller retour jusqu’à Rome par une nuit de tempête de neige et verglas. Nous avions effectué 25 heures de route pour réussir cette saillie. Tu es née en Mars, au moment où les bécasses remontent, une belle portée de 9 petits. Ta maman attentionnée s’est bien occupée de vous tous.
Tu dormais beaucoup, tu mangeais et tu rêvais….C’est pour cela que je t’ai choisie. Avec ta sœur Fizz, vous étiez inséparables, surtout pour les bêtises, et quelles bêtises ! J’ai du aller faire réparer la voiture, plusieurs fois, les fils électriques étaient votre jeu favoris. Qu’est-ce que j’ai pu pester….Pleine de malice, tu as grandi tranquillement, avec quelques petites balades.
A la chasse, quel régal ! A huit mois tu réussissais à me perdre 3 fois dans la matinée sur le plateau de l’Aubrac, des lacets qui me donnait toute l’émotion que procure un grand setter qui a tout pour réussir, la profondeur, la distance, et que dire du style….Tu arrêtais une bécassine et une caille en plein Novembre et à 1200 m !Les larmes d’émotions m’envahissaient, en pensant à ta grand-mère Sally ! Je retrouvais cette envie d’aller loin, très loin pour trouver l’oiseau, mais avec le brio et les allures en plus. Et puis les premiers arrêts, couchés comme je les aime, tout un programme. Déjà petite tu avais un nez d’une rare puissance, les croutes de fromage semées ci et là, c’est toi qui les trouvait !
Puis à 13 mois tu avais un corps d’adulte, 57 cm sous la toise, une très belle jeune femelle pleine d’avenir diront les juges à la spéciale de race où tu obtins un Excellent. La démarche était plus proche du chien de cirque que ce que demande le protocole, mais tu étais belle. En balade, toujours à 13 mois tu avais arrêté une bécasse qui remontait, par 3 fois tu la trouvas. Des émotions plein les yeux, tu ne voulais pas rentrer….
Les premiers pas en montagne, un peu laborieux, des coussinets pas formés ont du te mettre au repos forcé plusieurs fois. Pourtant quel arrêt sur cette bartavelle qui ne voulait pas jouer ! Et puis la première bécasse de la saison. Un arrêt en plein bois. A 1500 m, en rentrant du coq je te cherchais….Ta sœur te trouva avant moi, au patron. Ah, il a fallut la calmer un peu, car elle se demandait ce que tu arrêtais… Et puis cette mordorée qui a giclé à un mètre de ta truffe. Je n’ai pas tiré, le 6 et le 5 étaient un peu gros pour cette boule de plume de 300 g. La relève, le plus grand plaisir des bécassiers, chercher, chercher, se mettre à la place de l’oiseau sur l’endroit probable de fuite. Tu ne tardas pas à retrouver l’oiseau roux. Un arrêt bien planté, un peu haut sur pattes à mon goût, c’est nouveau ça ! Et Fizz qui vient te voler le point. Bon un peu de calme, un sermon pour Fizz et on repart. Et là après deux grands lacets dont tu avais le secret, arrêt, couché dans ces framboisiers. Pendant un instant j’ai pensé à une Gélinotte venue troubler la recherche. Fizz, en retard finit par accepter et se mis au patron, je l’ai un peu grogné pour qu’elle ne renouvelle pas ce chapardage !
Fla-Fla, pan, le calibre 20 a pu stopper la migratrice. Ta première, rapport en bon et du forme, naturel et les félicitations à toutes les deux….
Après quelques autres sorties et quelques repos forcés pour tes coussinets si fragiles, il y a eu ce jeudi…..
Nous rejoignons notre ami Joël, qui a bien voulu ouvrir son territoire pour toi et ta sœur. Le matin je décide de te prendre, c’est la partie la plus difficile mais tu as su nous montrer toute ton envie. Après une semaine et demi de repos, tu as chassé en grande chienne pendant une heure et demi, après c’était plus dur, la fatigue, la chaleur et le manque d’entrainement….
Mais tu as su arrêter une faisane, là haut, on n’a même pas pu y aller, et des bécasses piéteuses à souhait, dont une grosse cocotte qui, par son bruit nous a stupéfait. Et puis il y a eut celle que tu m’as offert, un bel arrêt, qui dure, je ne te voyais même pas. Un tir facile et le rapport….Merci ma Flaine.
Et ce soir après le repos, le repas, je t’ai retrouvé raide dans ton box, j’ai essayé de te ranimer, le massage cardiaque, d’insuffler de l’air dans ta gueule, et puis le véto qui m’annonce cette triste fin……………
Tu me manqueras ! Tu nous manques déjà ! Au détour d’un épicéa, d’une bordure de chemin je t’imagine et vois ta silhouette à l’arrêt !
Adieu ma Flaine, partir à 18 mois, c’est injuste………
Dominique, ton ami !