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Voici un texte qui me tient à coeur, et que j'ai souvent cité pour m'expliquer face à des non-chasseurs, enfin de ceux avec lesquels on peut avoir une discussion qui ne dégénère pas !

Retrouvé sur le site : http://aiguesmortes.free.fr/daudet.htm

"Et bien, oui, j'en conviens, je suis un mauvais chasseur. L'affût, pour moi, c'est l'heure qui tombe, la lumière diminuée, réfugiée dans l'eau, les étangs qui luisent, polissant jusqu'au ton de l'argent fin la teinte grise du ciel assombri. J'aime cette odeur d'eau, ce frôlement mystérieux des insectes dans les roseaux, ce petit murmure des longues feuilles qui frissonnent. De temps en temps, une note triste passe et roule dans le ciel comme un ronflement de conque marine. C'est le butor qui plonge au fond de l'eau son bec immense d'osieau-pêcheur et souffle ... rrououou! Des vols de grues filent sur ma tête. J'entends le froissement des plumes, l'ébouriffement du duvet dans l'air vif et juqu'au craquement de la petite armature surmenée.Puis, plus rien. C'est la nuit, la nuit profonde, avec un peu de jour resté sur l'eau ... (A.Daudet) "

Alors, d'après vous, qu'est-ce qu'un BON chasseur ?

... et appliquez-vous, hein, y a Titou qui surveille

Je me garderai bien de donner la définition du BON chasseur, mais, lorsque, au gré de mes pérégrinations, je croise, en septembre, sur les drailles des Cévennes, ces troupeaux rentrant au bercail, j'ai la chair de poule en pensant au texte de Daudet qui décrit si magnifiquement ce retour des troupeaux : "...les vieux béliers viennent d'abord, l'air sauvage, la corne en avant...etc etc ...."
Certes on est loin de la chasse ( quoi que) mais je ne peux m'empêcher et pour ceux qui n'ont pas encore lu " Les lettres de mon moulin" je les engage vivement à le faire ils y respireront, à coup sûr, et gratis, ce parfum de Provence, vous savez, celui " qui grise et qui fait danser" ....


Je m'excuse de cette incartade mais Daudet chassait.... aussi.

Merci pour le lien c'est bien joli à re lire tout ça ... on l'avait presque oublié et pourtant...
ça sonne doux à l'oreille des provençaux de souche ou de coeur.

Un extrait que "je respire" ..
L'espère! quel joli nom pour désigner l'affût, l'attente du chasseur embusqué, et ces heures indécises où tout attend, espère, hésite entre le jour et la nuit. L'affût du matin un peu avant le lever du soleil, l'affût du soir au crépuscule. C'est ce dernier que je préfère, surtout dans ces pays marécageux où l'eau des clairs garde si longtemps la lumière ...