
Mon cousin Marcel exploitait une ferme sur un petit village du côté de Châteaudun. Lui ne chassait pas mais il aimait suivre un chasseur et m'invitait à chaque ouverture et une ou deux autres fois par an, notamment lors du lâcher de faisans vers la fin de la saison.
Ce matin-là, nous longions un guéret pour atteindre un fossé encombré de hautes herbes où un faisan aurait pu se dissimuler lorsque Marcel brusquement marqua l'arrêt.
"Alain, y a une poule là dans le guéret !" . Il me montrait une grosse motte de terre dressée par le soc et sous laquelle on apercevait effectivement un plumage beige...
Je ferme le fusil mais Marcel, qui connaît mon adresse au tir et ne me fait qu'une confiance très limitée, me dit : "Attends, je vais l'attraper !". Pas très éthique, mais il est chez lui et je suis l'invité

Et de "couler" vers la motte située à deux mètres puis, d'un plongeon digne d'un rugbyman marquant un essai, il plaque la motte de terre alors que la poule, totalement insensible à la beauté du geste, s'envole en laissant juste deux ou trois plumes !;;mdr;;
Je ne sais plus si j'avais tiré -c'est loin tout ça- mais ce que je n'ai pas oublié, c'est la tête de Marcel se relevant , penaud et couvert de terre


"Ah, la garce ! Je croyais bien l'avoir ! La garce !!!"