Pardon ma Laïka, notre premier setter, toi qui as su te faire accepter à la maison par ta gentillesse et ta beauté. Combien de maîtres avais-tu connus avant d'arriver chez nous ? Comment pourrais-je regretter de t'avoir adoptée sans connaître tes origines, même si tu préférais le tapis du salon aux broussailles et surtout au bruit du canon ? Tu ne figures sur aucun livre prestigieux, on ne parle plus de toi, mais je pense à toi quand je passe devant le saliga où tu as terminé ton voyage...
Pardon à toi aussi ma Roxy, mon premier chien de chasse, toi qui m'as donné les premiers frissons lors de tes arrêts, toi qui, petite, rapportais un lièvre presque aussi gros que toi. Je te revois dans la plaine de Beauce, loin - trop loin mais je n'avais sans doute pas su y faire... Tu t'appelais Roxy tout court, quatre lettres c'est peu mais tu m'as donné beaucoup.
Et toi, Uska, fille de ... Roxy et d'un père moins roturier. Tu n'as pas eu de chance, je n'ai pas su, pas pu, m'occuper de toi et nos sorties communes n'ont pas été des succès. Toi aussi tu n'avais pas de papiers, mais tu n'as surtout pas eu un bon maître quand il aurait fallu.
Et toi, ma Jaraï, Jaja dans la famille, ma complice depuis 14 ans, rescapée d'une portée non voulue, sans affixe ni pedigree, qui es arrivée à la maison grosse comme un chat. Ton premier arrêt, te rappelles-tu ? un gros cèpe dans l'herbe de l'allée forestière où on allait s'entraîner le mercredi matin. Les premiers faisans et , depuis 10 ans, la montagne et les premières bécasses... Tu n'es sans doute pas un "grand" chien et je ne suis pas un "grand" chasseur mais on a passé ensemble de sacrés bons moments...
Alors, si j'ai rempli l'arbre généalogique du jeune Alex des Forêts Corréziennes, dit Am'ka, fils de ... et de ... champion de..., je voulais vous rendre hommage à vous aussi, les obscures, les sans papiers, pour dire que le souvenir n'est pas imprimé ... sur papier !