Voilà ma foi un bien vaste sujet. Vos messages me conduisent à quelques réflexions.
1. Déclin de la population bécassière.
Excuse moi Cyrille, mais rien ne prouve que l'espèce soit en déclin aujourd'hui. Il y a eu une grosse peur après deux saisons 2002/2003 et 2003/2004, liée à la poursuite de la chasse, essentiellement en France, malgré une vague de froid, suivie d'une mauvaise reproduction en Russie (sécheresse importante dans ce pays). Depuis les clignotants sont plutot passés à une couleur un peu plus verte avec en particulier deux saisons de suite très bonnes en Russie au niveau reproduction. Alors ne me fais pas dire qu'il ne faut rien faire et ne pas être vigilant, loin de là.
De là à dire que la population et en déclin, il y a des propos qui si ils sont tenus régulièrement, alors qu'ils ne sont pas prouvés, conduisent inexorablement au classement de la bécasse en espèces en déclin, pouvant conduire à l'interdiction de la chasse. Soyons clair, je n'ai aucune confiance dans les analyses du Birdlife, les fourchettes de population sont beaucoup trop larges. De plus, la bécasse est une espèce très discrète et je ne sais pas comment on peut estimer les populations. Estimer les variations de populations, peut être, les populations, je n'y croie pas.
2. La chasse de printemps.
Certains pays comme la Hongrie, ne chassent la bécasse qu'au printemps. Il faut savoir que cela ne correspond pas à notre culture cynégétique, mais c'est la leur. De plus les prélèvements sont minimes comparés aux prélèvements français. Je suis donc d'accord avec cette chasse si elle est pratiquée par les habitants du pays, et ne donnent pas lieu à des pratiques commerciales. C'est comme la chasse aux coqs de bruyère au chant, demandez à Dominique ce qu'il en pense, n'empêche que dans certains pays c'est le seul moyen sportif de tirer un coq, je vous conseille à ce sujet, le livre du Colonel Chambe.
3. La grippe aviaire
Il est clair qu'il peut y avoir un risque sur les populations de bécasses, mais à mon avis il est minime par rapport aux populations de volailles et d'anatidés pour la simple raison que les bécasses sont beaucopup moins grégaires que ces espèces et que les concentrations de population n'existent pas même au moment de la reproduction, mais clairement il peut y avoir un risque.
4. Dangers
Pour moi les dangers sont de natures différentes.
Il est clair qu'à partir du moment où les frontières s'ouvrent, le tourisme cynégétique également et il y a des prélèvements plus nombreux dans des pays qui n'en prélevaient pas auparavant, et d'une certaine manière, je pense que l'on "tape" dans le réservoir. Mais comment empécher des pays pauvres qui voient briller les devises d'essayer de monnayer leurs patrimoines, sauf à mettre en place une législation internationale, ce qui ne me choque pas.
Le problème de biotope me parait également très important. On entend parler avec véhémence et réalité de la déforestatioon en Amazonie, mais il faut savoir qu'il y a la même situation en Russie qui est le réservoir majeur de reproduction des bécasses migrant en France. Et qui dit, moins de forêts (même si cela n'est pas dramatique à ce jour), dit moins de reproduction pour les bécasses. Dans le même temps, sur les places d'hivernage, les prairies permanentes sont en baisse et les oiseaux trouvent dons un peu plus difficiclement leur nourriture.
Enfin, le réchauffement de la planète entrainera des périodes de sécheresse sur les lieux de reproduction rendant celle ci plus difficile, et donc moins bonnes.
5.Mes solutions
Pour moi la mise en place d'un PMA national, et pourquoi pas européen, pour cet oiseau est une priorité. Malheureusement nos instances cynégétiques, par la voix du président de la FNC (fédération nationale des chasseurs) ne veut pas en entendre parler, pour un différent politique lié à l'application du décret COCHET suite à la loi Voynet de 2000. L'éradication de la passe aux bécasses, le controle réel et sérieux de la vente de la commercialisation des oiseaux. Un retour du petit gibier de plaine et en particulier du lapin de garenne, qui conduira à une diversification des chassers, car à aujourd'hui à partir du 1er novembre il n'y a huère que la bécasse comme petit gibier dans nos campagnes.
Espérant avoir apporter des réponses à la question de départ, mais ce sont pour le moment des voeux pieux