Publié parTerre et Naturedans la Tribune de Genève
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Voilà qui n'est pas rassurant sur nos biotopes furturs...faune et flore
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La canicule 2003 a réduit la croissance des plantes de 30%
anne-muriel brouet/afp
Publié le 24 septembre 2005
Stressée, la végétation a rejeté le dioxyde de carbone de quatre années de croissance.
Non seulement la canicule de l'été 2003 a causé la mort prématurée de plus de 35 000 personnes et quelque 15 milliards de francs de dégâts au continent européen, mais encore elle a nourri le réchauffement climatique. Selon une étude publiée cette semaine dans Nature, la végétation a rejeté davantage de CO2 dans l'atmosphère, principal gaz à effet de serre et donc responsable du réchauffement climatique.
En moyenne cet été-là, les températures ont été supérieures de 6 degrés. Stressée par la chaleur et assoiffée par le manque d'eau, la végétation européenne a réagi. D'abord par une croissance anémique: de 30% inférieure à celle de l'année précédente, fait sans précédent depuis un siècle.
Cette réduction, soulignent les auteurs de l'étude, a d'abord eu pour conséquence des récoltes moins importantes que prévu du fait des températures très élevées en Europe de l'Ouest et d'un manque de pluies sur l'Europe de l'Est.
Pire, la forêt comme les espaces cultivés européens, qui avalent chaque année environ 125 millions de tonnes de carbone, en ont, en 2003, rejetés 500 millions de tonnes. C'est l'équivalent de plus de la moitié des émissions anthropiques en Europe.
Ces résultats peuvent faire craindre qu'à l'avenir les sécheresses ne transforment les écosystèmes en sources de gaz carbonique, au lieu d'être de naturels «puits de CO2», participant ainsi au réchauffement planétaire, soulignent les auteurs de cette étude internationale. D'autant que nombre d'experts prévoient une multiplication des épisodes caniculaires.
Cette vaste étude a été réalisée par une trentaine de scientifiques européens y compris des suisses. A l'aide d'images satellites, notamment celles de Terra (NASA) et des mesures systématiques des flux de carbone du programme Carbo-Europe, les chercheurs ont mesuré l'activité photosynthétique de la végétation européenne. Ils ont ensuite mesuré les rendements agricoles et le taux de croissance de la végétation pour construire une modélisation de la quantité de carbone absorbé et rejeté dans l'atmosphère