22 févr. 2006 15:17
Communiqué de Presse.
lundi 20 février 2006
Grippe aviaire : n’accusons pas les oiseaux migrateurs
Le premier cas de grippe aviaire vient d’être détecté en France sur un canard
sauvage, un fuligule milouin retrouvé mort dans la région des Dombes (Ain).
Après la Grèce, l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne et la Slovénie, il était
prévisible que la France se trouve confrontée à l’épizootie.
Le fuligule milouin, comme les cygnes tuberculés retrouvés porteurs du virus,
n’est pas un migrateur africain. Ces espèces hivernent en Europe et peuvent se
déplacer sur quelques centaines de kilomètres à l’occasion de vagues de froid
qui les chassent de leurs zones d’hivernage. Il est probable que ces oiseaux se
sont contaminés au contact d’élevages de volailles en Europe de l’est, juste
avant d’entamer leur déplacement. Une autre hypothèse, concernant les cygnes,
est qu’ils se soient infectés en se nourrissant sur des zones agricoles
fertilisées avec du lisier de poulet (pratique courante en Europe centrale) :
en effet le virus peut rester actif plusieurs semaines dans les fientes de
volailles.
Si ces quelques cas d’oiseaux sauvages porteurs du virus sont abondamment
médiatisés, il n’en restent pas moins très marginaux, au regard des millions
d’oiseaux qui traversent ou séjournent dans nos pays. Les milliers de tests
réalisés en Europe sur des oiseaux sauvages vivants se sont révélés négatifs
jusqu’ici, et tous les oiseaux porteurs du virus sont retrouvés morts, ce qui
indique que la forme hautement pathogène tue les oiseaux sauvages en quelques
jours, sans qu’ils aient le temps de propager le virus sur de longues
distances.
Les foyers découverts dans des élevages au Nigeria, loin de toute zone humide
fréquentée par des migrateurs, confirment que le principal vecteur de la grippe
aviaire est le commerce et l’importation de volailles, légal ou non. Le nord du
Nigeria est devenu la plus grande zone de production industrielle de volailles
en Afrique, et ce pays représente le deuxième marché d’exportation de la Chine.
L’arrivée du virus en Afrique démontre que le développement des échanges
commerciaux et l’insuffisance des contrôles sanitaires sont à l’origine de
l’extension de l’épizootie dans le monde.
La fédération France Nature Environnement déplore que l’avifaune soit trop
facilement montrée du doigt, et invite le public à ne pas céder à la psychose :
les oiseaux migrateurs sont d’abord les victimes, non les responsables, de
l’épizootie.
service communication 06 07 69 27 10
Fédération française des associations de protection de la nature et de
l’environnement
Reconnue d’utilité publique
Le principe de prélèvement raisonnable sur les ressources naturelles renouvelables s'impose aux activités d'usage
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