22 déc. 2008 18:21
Ce sujet m'intéresse beaucoup.
Chez nous, les chiens sont "nos danseuses", c'est-à-dire qu'ils sont une dépense tout aussi extravagante que la passion qui nous anime.
Quand je dis "Nous", il s'agit de mon épouse et moi.
Mais chez nous tout est passion :
- pour peaufiner le tir au fusil à la chasse, nous nous sommes mis au Compak Sporting et participons aux compétitions où nous montons régulièrement sur les podiums,
- pour ramasser les grives, nous avons 3 femelles labradors. L'une de 12 ans maintenant avec laquelle ma femme a été Championne de France sur apportable par équipe, l'autre de 11 ans qui a été championne de travail à même pas 3 ans et la dernière de 2 ans que nous préparons en vue d'être sélectionnée pour la coupe d'Europe des retrievers,
- pour les chiens d'arrêt, c'est pareil, hors mis un mâle, résultat d'une portée "maison" de 8 mâles sur 9 chiots mais qui a été quand même 1/2 finaliste de la coupe des novices et Trialer, nous n'avons que des femelles. En setters, celles que nous possédons actuellement sont des choix de portées qu'a faites notre seul mâle.
Je voudrais parler de ces chiennes récupérées chez des chasseurs ayant utilisé notre chien à la saillie sur leurs chiennes de chasse. Sur les trois à la maison et qui étaient et restent nos chiennes de chasse avant et après, 2 ont été finalistes de la coupe de France des Novices et sont parties en field (1 en printemps, les 2 en Automne) avec des classements au CAC y compris sur gibier naturel.
Veuillez m'excuser d'être long (Sud oblige) mais je vais donc vous livrer les impressions d'un chasseur qui détient sa souche de setters depuis 20 ans et qui a "les joues" de présenter "ses femelles", destinées avant tout à la chasse, en compétition de travail.
Mis à part les réflexions à propos de "leur caractère trop chasseur qui les amène à aller chercher des oiseaux qui n'étaient pas pour elles et à prendre trop de risque" dixit un officiel, ce que j'ai beaucoup entendu au cours de cette saison, ce sont des "conseils avisés" sur le choix de l'étalon à utiliser sur elles, voire des préconisations de la part de gens intéressés à la fois juges (y compris au sens premier) et parties.
Bien entendu, tous les choix que j'avais envisagés de mon côté m'ont été fortement déconseillés notamment une fois où l'argument final a été que cet étalon n'amenait pas suffisamment de points pour la cotation du pedigrees des futurs chiots.
La cerise sur le gateau a été lorsque en soumettant un de mes choix potentiels d'étalon à un officiel du CSA, voilà ce qu'on m'en a dit :
"il a de l'air sous le ventre (je traduis le galop n'est pas suffisamment rasant), son port de chanfrein est moyen, ça ne fera jamais un grand champion de printemps" et, face à mon air interrogateur sur les CACIT obtenus par ce chien, la même personne m'a répondu que "c'était des CACIT de Montagne ...". Le chien en question possède de nombreux CAC et IT de montagne, de printemps et sur bécasses.
Sans mon insistance, jamais un mot n'aurait été prononcé par cet officiel sur le mental, l'esprit chasseur et l'entreprise de ce chien actuellement au sommet de son art.
La discussion s'est terminée quand cet officiel m'a avoué finalement envisager d'utiliser cet étalon sur une de ses chiennes.
Cela m'a rappelé, il y a quelques années, lorsqu'un autre officiel m'avait dissuadé d'utiliser CowBoy des Rives de l'Estrigon (soit disant "faux arrêteur) sur une de mes chiennes.
Dans ces conditions, je comprends qu'un chasseur, amateur de setter anglais et voulant donner un joli mari à sa chienne, se retrouve fort dépourvu lorsque ses chiots, issus d'un étalon recommandé par "des gens bien intentionnés" mais pas désintéressés, n'auront ni le style et les allures promis par les énormes qualités de leur père, ni le tempérament chasseur de leur mère qui aurait seulement suffi à ce malheureux éleveur occasionnel qui jurera, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.