Pour répondre à une question de Twister voici un post sur
«l’attachement et le détachement du chiot ».
C’est une longue lecture, mais je vous invite à en prendre connaissance, c'est très intéressant.
Tout d’abord, il faut prendre conscience que l’homme décide que le chiot est adoptable à partir de 2 mois (il n’en est pas de même dans la nature).
L’apprentissage naturel que la mère inculque à ces chiots jusqu’à l’âge du détachement (vers 4 à 5 mois) est interrompu par l’adoption. Il est donc essentiel de prendre correctement le relais de la mère et ainsi éviter plus tard le trouble, bien connu, du comportement d’hyperattachement.
Pour comprendre je vous cite, ci-dessous, un extrait de :
« MON PREMIER CHIOT, le choisir, le comprendre et l’éduquer »
de Claude Cailloux, Monique Bourdin et Jean-Paul Koumchasky
aux Editions TF1
PHASES PREPUBERTAIRE ET PUBERTAIRE
Deux comportements sont à privilégier durant ces phases :
- le détachement (phase prépubertaire)
- l’insertion hiérarchique du chien (phase pubertaire)
N’oubliez pas que certains troubles du comportement tirent leur origine dans le non-respect de ces phases, les maîtres en sont responsables.
L’ATTACHEMENT ET LE DETACHEMENT
Au sein d’une meute de chiens :
La notion d’attachement chez le chien est essentielle car elle permet de comprendre l’émergence de certains troubles de comportement.
Nous savons que, à l’intérieur d’une meute sauvage, la période d’imprégnation facilite l’attachement des chiots à leur mère, celui-ci étant indispensable au développement psychomoteur du jeune animal. Mais qui dit attachement dit détachement ; ainsi la chienne pratique la rupture du lien d’attachement afin de favoriser l’intégration hiérarchique du chien en tant qu’adulte. Elle déclenche systématiquement ce détachement vers l’âge de 4 à 5 mois pour les mâles et plus tardivement pour les femelles. La mère repousse ses petits lorsqu’ils la sollicitent au jeu ou lors d’interactions affectives et n’acceptent plus qu’ils dorment contre elle. C’est ainsi que se déroule la phase de détachement qui constitue le corollaire indispensable de l’attachement.
Le chiot passe d’un attachement à un individu à celui du groupe social.
Or, la persistance d’un comportement d’attachement est infantilisante. Le chien même devenu adulte ne manifestera envers ses congénères que des postures d’appel au jeu ou de soumission.
Au sein d’une meute humaine :
Un chiot arrive généralement dans un foyer à l’âge de 2 à 3 mois ; c'est-à-dire encore en état d’attachement avec sa mère. Il perd alors le pôle sécurisant autour duquel sa vie s’organisait et cette rupture induit chez lui un état de détresse : il recherche sa mère. Qui n’a pas connu les gémissements nocturnes du chiot ? Cet état de détresse trouvera une solution dans l’établissement d’un nouveau lien d’attachement avec les maîtres, voir plus rarement avec un autre animal.
Par ailleurs, cet attachement est nécessaire à la bonne continuité du développement psychomoteur du chien. La personne d’attachement est celle qui lui donne à manger, lui prodigue les soins et l’apaise par des caresses.
Mais si la chienne déclenche systématiquement la rupture, il n’en est pas de même pour les maîtres qui sont en relation d’attachement avec le chiot. Vous avez adopté un animal pour l’aimer et non pas pour le repousser. Ainsi vous continuez à répondre aux sollicitations du chiot qui devient pubère. Se crée alors entre le chien et vous un état d’hyperattachement. Et chaque fois qu’il sera séparé de la personne d’attachement, les manifestations de détresse, parfaitement normales chez un chiot lors de la séparation d’avec sa mère, vont s’aggraver et aboutir à un tableau clinique malheureusement bien connu de certains propriétaires : destructions, mictions et défécations émotionnelles, plaintes des voisins pour vocalises, etc.
Le détachement doit se faire sans état d’âme, comme la mère chienne l’aurait fait.
Voici quelques recommandations :
Lors des premières nuits, afin d’éviter le stress de l’isolement, offrez à votre chiot une source de chaleur, une bouillotte, par exemple, contre laquelle il se blottira.
Si le chien a au moins 3 mois, il vous est possible d’ignorer ses manifestations de détresse, en particulier la nuit. Elles cesseront après quelques jours. Dans le cas contraire, si vous répondez aux gémissements du chiot, donc si vous lui prêtez attention – même par le biais d’une punition – le comportement aura tendance à se renforcer.
Les gémissements sont parfois insupportables et les maîtres préfèrent aménager un lieu de couchage au chiot dans leur chambre (évitez le lit). Mais attention, il faudra commencer très tôt le détachement, comme l’aurait fait une mère chienne avec ses petits.
Le détachement, c’est entre autres l’attribution d’un lit de couchage dans une autre pièce que la chambre, la cuisine par exemple. Il sera pratiqué à l’âge de 4 à 5 mois suivant la race.
Dans tous les cas, repoussez le chien ou tout du moins ignorez-le lorsqu’il réclame des caresses. Vous devez continuer à l’aimer, mais d’une manière différente. Et ceci dans l’intérêt du chien ; un animal hyperattaché à ses maîtres, qui souffre de la séparation, est un
« chien malheureux ».
Il convient d’apprendre au chien son indépendance afin qu’il puisse gérer les périodes de solitude, parfois bien longues.
Certes s’il est préférable de repousser le chien lorsqu’il sollicite les caresses, en revanche le maître peut l’appeler dix, voire cent fois par jour pour le câliner.
Mais vous devrez toujours être l’initiateur de ces attentions.