Il serait parfaitement présomptueux mais aussi totalement empirique de vouloir , à partir d'un fait , établir une généralité , et pourtant des coïncidences troublantes conduisent parfois à s'interroger .
Je voudrais ici vous citer le cas de trois setters mâles issus de la même portée et décédés tous les trois la même semaine à l'age respectable de 16 ans .
Certe un setter de 16 ans ce n'est pas exceptionnel bien que beaucoup de nos compagnons n'atteignent pas cet age ( le chien de chasse et plus particulièrement le setter , et là je parle d'experience , est relativement exposé aux affections rénales dégénératives "la fameuse crise d'urée" ce qui raccourci son espérance de vie ) mais ce qui est remarquable dans cette histoire c' est que les trois ont été endormis à la demande de leurs maîtres qui ne se connaissaient pas et n'ont eu à ma connaissance aucun contact entre eux ,et ce ,dans la même semaine .
Le chagrin et la peine immense étaient identiques chez les trois ,de même que la culpabilité ,injustifiée bien sûr ,car les chiens étaient vraiment dans une fin de vie ingérable au quotidien .Si pour les bipèdes il existe des structures adaptées il semble difficile voire impossible de pouvoir accompagner dignement nos compagnons à quatre pattes lors de vieillissement extrême (paralysie ,arthrose massive ,cécité,surdité, démence sénile , perte de l'apprentissage de la propreté etc ).
Dans ce cas précis les trois organismes présentait une exceptionnelle résistance à l'usure en ce qui concerne les organes vitaux ,système cardiovasculaire ,rénal et digestif. En effet on pourrait comparer cela à une voiture allemande dont le moteur affichant les 800000 km fonctionnerait sans problème alors que toutes les autres pièces du véhicule sont hors d'usage . Dans le cas de nos trois setters il est probable qu'ils auraient pu vivre encore plusieurs semaines mais pas dans des conditions acceptables tant au niveau de la douleur qu' à celui de la dignité de l'individu.
On ne peut s'empêcher de spéculer sur le patrimoine génétique de ces trois fréres qui ,n'ayant eu ni le même maître ni la même alimentation ni le même exercice physique ni la même vie en somme , sont arrivés au crépuscule de leur existence dans un état physiologique tellement identique qu'il a conduit à leur départ quasi simultané sans aucune concertation entre les trois propriétaires.
Ayant connu les trois chiens je n'ai pas souvenir de mémoire qu'ils aient subi d'événements de santé particuliers au cours de leur vie , et cette longévité commune témoigne d' une résistance particulière auprocessus pathologiques courants ,infections, cancers , processus dégénératifs et autres .
Cet exemple illustre bien l'influence du patrimoine génétique sur la santé et la longévité des individus , et sans en tirer de conclusions généralistes il nous rappelle l'intérêt ,en élevage , d'une politique de sélection raisonnée et bien conduite .
PS: je n'ai pas pu résister à me lancer sur la piste du pedigree des trois frères