Marc a écrit :Voilà ma foi un bien vaste sujet. Vos messages me conduisent à quelques réflexions.
1. Déclin de la population bécassière.
Excuse moi Cyrille, mais rien ne prouve que l'espèce soit en déclin aujourd'hui. Il y a eu une grosse peur après deux saisons 2002/2003 et 2003/2004, liée à la poursuite de la chasse, essentiellement en France, malgré une vague de froid, suivie d'une mauvaise reproduction en Russie (sécheresse importante dans ce pays). Depuis les clignotants sont plutot passés à une couleur un peu plus verte avec en particulier deux saisons de suite très bonnes en Russie au niveau reproduction. Alors ne me fais pas dire qu'il ne faut rien faire et ne pas être vigilant, loin de là.
De là à dire que la population et en déclin, il y a des propos qui si ils sont tenus régulièrement, alors qu'ils ne sont pas prouvés, conduisent inexorablement au classement de la bécasse en espèces en déclin, pouvant conduire à l'interdiction de la chasse. Soyons clair, je n'ai aucune confiance dans les analyses du Birdlife, les fourchettes de population sont beaucoup trop larges. De plus, la bécasse est une espèce très discrète et je ne sais pas comment on peut estimer les populations. Estimer les variations de populations, peut être, les populations, je n'y croie pas.
"Marc" je viens de retrouver un article intérréssant écrit par "Jean – Pierre Denuc" sur "chasse bécasse passion" n°54 ; je te le met en ligne:
" les renseignements que nous avons en provenance de quelques territoires de Russie (Nord de saint – Pétersbourg et frontière des Pays Baltes) laisse présager d’une saison 2005 – 2006 exceptionnelle, toujours par contraste, en conformité avec la règle des pics d’abondance naturelle intervenant dans la fourchette périodique des 8 à 11 ans, comme l’a démontré et défini Charles Fadat.
Selon les observateurs, si tout va bien entre temps, nous devrions avoir une augmentation des populations comprise entre 20 et 30%, comparativement à la saison passée, pourtant déjà remarquable.Mais encore une fois, prenons conscience qu’il s’agit là d’une situation sans doute exceptionnelle, périodique, qui n’indique pas vraiment un renouveau durable et fondamental. Autrement exprimé, une embellie ponctuelle sur une situation miséreuse ne doit pas nous griser d’enthousiasme, l’espèce restant fragile et très certainement en « déclin modéré » comme le montre la ligne de jonction descendante des pics d’abondance citée plus haut. Nous aurions préféré croire l’inverse, comme le laisse supposer la mise au point "d’Yves Ferrand ": En effet, à l’heure actuelle, rien ne permet de dire que les populations de bécasses des bois en Russie européenne sont en déclin.
Or dans une étude récente concernant le taux de survie des bécasses hivernant en France, le chercheur italien "Giacomo Tavecchia" considère cette donnée comme inquiétante. Avec une moyenne de 1 an et 3 mois par bécasse, la population qui nous visite est à la limite de l’extinction pour certains. Curieusement, cette donnée indiciaire, seule incontestable, n’est pas prise en compte dans les études des populations…Ce très faible taux concernant la France est pour l’instant tempéré par ceux d’autres pays où la pression est moindre et la survie plus élevée, ceci compensant cela, mais pour combien de temps…
Malgré tout, nous découvrons avec surprise que "Yves Ferrand" est cosignataire de cette étude datée de 2002. On peut y lire :“Cependant, le faible taux général de survie annuel des adultes et l’influence négative d’évènements statistiquement aléatoires comme des conditions hivernales sévères peut conduire les populations à un niveau duquel il serait difficile de remonter. »
Comment peut on, en même temps, dire qu’aucun élément « rien » ne permet d’évoquer un déclin, même modéré, et cosigner une étude qui évoque le contraire… souvenons nous des hivers catastrophiques subis par l’espèce dans un passé récent et qui l’a conduite, très certainement, à la situation d’aujourd’hui… Selon nous, ce n’est pas de la prospective aléatoire, mais une réalité qui a déjà cours. Et c’est bien le constat que fait « Birdlife International ».
Or c’est sans compter avec le danger, ce coup – ci en perspective, hypothèse plausible qui se profile à l’horizon : Une hécatombe de bécasses provoquée par la grippe aviaire. Ainsi, avons-nous plus à craindre pour l’espèce « scolopax » que pour nous les hommes, du moins dans l’immédiat. En effet, le seul véritable danger pour l’humain ne pourrait survenir, à mon sens, qu’à la migration de retour. La durée de sédentarisation hivernale des espèces et les possibilités accrues de promiscuité augmentent le risque de contamination."