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buckmaster
Juste débourré
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[par buckmaster ]cela nous concerte tous!.. a lire

17 déc. 2005 14:56

Et si on arrêtait la chasse et la trappe?

Louis-Gilles Francoeur

Édition du vendredi 16 décembre 2005


Que se passerait-il si on mettait fin aux activités de chasse et de trappe? Du côté des animalistes, on en rêve, mais a-t-on jamais pensé à ce qui se passerait par la suite? Cette question cruciale, des dizaines d'organismes se la posaient et ont décidé de réunir leurs données dans le cadre d'une étude pilotée par l'Association internationale des agences responsables de la faune et des pêcheries (traduction libre d'International Association of Fish and Wildlife Agencies). Le ministère québécois des Ressources naturelles et de la Faune en a fait une traduction qu'on trouve sur son site Internet (www.mrnf.gouv.qc.ca/publications/faune/ ... _IAFWA.pdf).
L'importante récolte de gibiers sauvages que les chasseurs et les trappeurs font chaque année permet de contrôler l'expansion de plusieurs populations animales. Certains États, sous la pression du mouvement animaliste, ont interdit ces activités traditionnelles mais en ont rapidement payé le prix, et plusieurs en reviennent à des visions moins éloignées de la réalité et de l'histoire. Certains animalistes en sont aussi revenus car la prolifération de certaines espèces conduit souvent les gens à considérer les animaux sauvages comme des nuisances, parfois dangereuses comme dans le cas de l'ours, ce qui les amène à réclamer des politiques d'extermination, comme on le faisait au Moyen Âge par décrets de l'Inquisition.

On savait que les chasseurs et les trappeurs investissent beaucoup plus dans la protection de la faune que les animalistes. En 2002, ils ont ainsi versé 847 millions à des organismes gestionnaires de la faune, en plus de dépenser 5,2 milliards $US dans l'économie de ce pays en dépenses d'hébergement, d'équipements sportifs, de réservations de territoire, etc. Mais ces chiffres ne tiennent pas compte du contrôle des populations animales qui serait impératif si les chasseurs et les trappeurs n'étaient pas là chaque année.

Dans l'ensemble, c'est une facture de 70 milliards par année que la société états-unienne devrait assumer pour le contrôle des animaux qui posent problème aux humains, soit 247 $ par Américain, ou 1,58 % du revenu des ménages, si les gouvernements et les individus devaient se substituer aux chasseurs et trappeurs.
À l'heure actuelle, les accidents d'auto avec les cerfs coûtent plus d'un milliard par années aux États-Unis. Les dommages causés à la propriété par cette espèce et bien d'autres, du pic bois qui perce les murs de chalet à l'ours qui le défonce, ajoutent une autre tranche de 633 millions par année. Le problème ne semble pas en voie de se résorber car, inexorablement, l'Amérique suit le chemin de l'Europe en envahissant chaque année davantage de milieux naturels qui cèdent le terrain, c'est le cas de le dire, à de nouveaux champs agricoles, à la construction urbaine et à la villégiature. Cet envahissement des milieux sauvages multiplie les conflits entre humains et animaux sauvages. En 2004, une enquête réalisée auprès des différents États américains a indiqué que les dommages causés par les cerfs, les castors et les ours ont augmenté de 20 % alors que ces populations animales ont augmenté de seulement 11 %.

Que se passerait-il dans ce contexte si on cessait de chasser et de trapper ? Globalement, estime l'étude de l'IAFWA, les dommages causés par les accidents augmenteraient de 218 %. On dénombrerait 50 000 nouveaux cas de blessures par année par rapport aux 26 000 dénombrés aujourd'hui et un accroissement proportionnel des 200 mortalités routières actuelles. Les cerfs sont les principaux responsables de ces accidents, monopolisant 86,9 % des collisions avec la faune ayant causé des blessures. Les demandes d'indemnisations pour dommages aux véhicules atteindraient 3,8 milliards ou 13,32 $ par personne par année.
La seule lutte contre la rage, qui s'intensifierait avec l'augmentation des populations, coûterait 1,45 milliard de plus. Les dommages aux avions causés par la faune aviaire, pigeons et oies, ainsi que par les cerfs sur les pistes d'atterrissage, s'élèveraient à 128 millions, faisant passer la facture annuelle à 528 millions, sans compter des risques accrus de nombreuses mortalités.

Le coût du contrôle

L'IAFWA a aussi évalué ce qu'il en coûterait pour contrôler cette faune par d'autres méthodes que la chasse et la trappe. Bilan : près d'un milliard (934 millions) par année pour contrôler les populations de cerfs. À l'heure actuelle, les chasseurs américains effectuent gratuitement ce travail en récoltant chaque année un peu plus de six millions de ce merveilleux gibier tout en versant 453 millions au trésor public en achats de permis. Par comparaison, il en coûte environ 300 $ par cerf si on les élimine avec des professionnels. Si on les déplace, la facture grimpe à 3000 $ par cerf, mais la moitié meurent sous l'effet du stress durant le déplacement ou peu de temps après leur arrivée dans des territoires déjà surpeuplés. Selon les évaluations des différents États, il faudrait déplacer 3,1 millions de cerfs par année des villes et des banlieues où ils posent problème. Quant à la stérilisation ou à l'utilisation de contraceptifs, les coûts et l'inefficacité des méthodes les rendent illusoires.

Les coûts totaux sont inférieurs dans le cas des animaux à fourrure (castors, ratons laveurs, mouffettes, coyotes, ours et autres) mais demeurent néanmoins importants. Il en coûterait entre 132 et 265 millions pour contrôler ces animaux à fourrure sans les trappeurs, dont une somme variant entre 16 et 32 millions uniquement pour les dommages causés aux routes et aux chemins de fer par les castors. L'explosion démographique du castor, un effet des campagnes des animalistes qui ont ainsi fait chuter la demande et les prix, est particulièrement ressentie en Nouvelle-Angleterre. Les trappeurs n'y obtenaient plus que 15,97 $ par peau au cours des dernières années alors que le coût pour prélever un castor nuisible se situe entre 75 et 150 $. Tout programme de contrôle des animaux à fourrure, précise l'étude de l'IAFWA, exigera l'utilisation de pièges, ce qui serait assez ironique mais entraînerait la perte des peaux parce que les gouvernements ne paieront pas leur nettoyage et leur mise en marché. Un bel exemple de développement non viable attribuable aux pressions des animalistes.

Pour éviter les dommages à l'agriculture et au bétail sans la chasse et la trappe, il faudrait investir trois milliards par an, ce qui augmenterait de 10,62 $ la facture annuelle d'épicerie des consommateurs, sans compter que ces activités feraient perdre un milliard en revenus aux agriculteurs qui louent leurs terres aux chasseurs. C'est le cerf qui, une fois encore, cause ici le plus de dommages, soit 58 % de ceux qui frappent les grandes cultures et 33 % dans le cas des légumes, fruits et noix. Les pertes en bétail augmenteraient de 147 000 têtes par année pour une perte totale de 51,6 millions, sans parler des 273 000 moutons qui y laisseraient leur peau, une valeur de 16,5 millions.

L'IAFWA a calculé que 80,6 % des organismes gouvernementaux responsables de la faune n'ont pas et n'auront jamais les budgets qui permettraient de contrôler avec succès les populations animales en lieu et place des chasseurs et trappeurs. Or, déjà, les seuils de tolérance ont été atteints dans plusieurs régions aux prises avec des surpopulations animales, ce qui explique qu'on rouvre la chasse à plusieurs endroits après l'avoir fermée, et ce, même à proximité des résidences sans qu'il y ait eu le moindre accident. Ce retour à la chasse a véritablement évité des solutions plus radicales comme des exterminations contrôlées. En réalité, en classant une espèce «gibier» sportif, la loi la protège automatiquement contre la récolte abusive et la disparition éventuelle, ce qui a failli arriver à la plupart des espèces animales qu'on considérait nuisibles au XIXe siècle, par exemple le loup, l'ours, le coyote et le cougar.
- Lecture : Énergies de ton siècle, des crises à la mutation, par Pierre Radanne, Éditions Lignes de repères, Paris, 2005, 255 pages. Les livres sur les changements climatiques se multiplient à un rythme qui commence à friser la congestion intellectuelle ! Mais certains se démarquent par la profondeur de leur analyse. C'est le cas de ce livre, qui examine les politiques d'utilisation de l'énergie sur la planète dans le jeu des grands échanges économiques et de la géopolitique
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17 déc. 2005 15:14

:shock: :shock:
je ne saisis pas trop ...le canada est concerné, mais nous ??
ImageMon bonheur? le regard de mes setters...
 
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david
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gibier

17 déc. 2005 15:56

;hell; je suppose que tu cite cette étude au canada car rien n'a été réalisé en ce sens en europe ?
mon opinion sur le sujet est très claire je suis persuadé que le chasseur
se trouve au sommet de la pyramide de la prédation, et que sans son action l'explosion démographique de certaines espèces poserai d'énormes problèmes à moyen terme;avec le cortège d'indemnisation et de mesures payantes que cela entrainerais. Nous vivons dans une société ou tout se paie, donc si nous envisagions seulement l'expansion d'une seule espèces pour l'instant? : mettons le sanglier! à combien dans notre beau pays monterais le montant des indemnités pour les accidents de la route dû à cet animal? et les degats au cultures et ceux causés au lieux privés...
je n'ai parlé que d'une seule espèce mais qu'arriverait'il si on multipliai les risques (seulement celas,il y en à d'autres)par le nombre d'espèces qui
poserais problèmes.............. :sl:
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